Séance d’information sur les futurs projets de la rivière Sainte-Anne

SAINT-RAYMOND | Le 21 juin, en collaboration avec ses partenaires et experts, la Ville de Saint-Raymond avait invité ses citoyens à une rencontre d’information publique portant sur le dossier de la rivière et des inondations. La séance se tenait au centre multifonctionnel Roland-Dion devant près de 80 personnes.

C’était l’occasion pour la population de prendre connaissance des démarches réalisées dans les derniers mois. La Ville a également présenté les moyens qui seront prochainement déployés afin de diminuer les risques d’inondations par embâcles. Pour répondre aux citoyens, le maire Claude Duplain était en compagnie des représentants de la Ville, Christian Julien directeur du Service des travaux publics et services techniques et François Dumont directeur général, ainsi que des experts d’Environnement Nordique, Simon Bélanger, Claude Beaulieu et Thomas Simard Robitaille.

Après un bref retour sur les travaux déjà effectués sur la rivière la présentation s’est concentrée sur les interventions qui seront effectuées d’ici la fin de l’été. « On n’atteindra jamais le niveau zéro », a précisé le maire Duplain. Cependant, il s’est dit certain de voir cette avant-dernière phase de travaux améliorer considérablement la protection de la ville.

Glace et frasil

Les experts ont réitéré que les principaux problèmes reliés aux débordements de la rivière Sainte-Anne sont la création de frasil et les bouchons de glace. Depuis 2020, les travaux s’effectuent et répartissent les efforts sur une distance de 24 km de cours d’eau. « On veut essayer de retenir le maximum de glace en amont du centre-ville. On veut faire en sorte que ça ne bloque pas au centre-ville et on veut que ça s’évacue en bas du centre-ville, notamment au barrage de la Chute Panet », a expliqué M. Beaulieu.

Système de retenue des glaces

Cette année, les premiers travaux seront effectués au kilomètre 10.5 qui correspond approximativement au numéro civique 1010 au Rang du Nord. Un système de retenue des glaces (SRG), composé de trois rangées de six blocs de granite de 16 tonnes disposées en quinconce, y sera aménagé. Au total, 17 blocs de 1.2 m de large et de 1.5 m de hauteur, au-dessus du lit de la rivière, seront déposés. Sur une distance d’environ 34 m, ils seront enfouis de 50 cm dans la rivière et entourés d’un lit armé de roches et de galets. L’objectif étant d’utiliser la capacité naturelle de la rivière à former des embâcles à cet endroit. La distance entre les blocs sera de 10 m. « Ce n’est pas un barrage. C’est un peu comme un peigne qui retient la glace, mais l’eau peut passer », souligne M. Dumont. « On espère retenir ou ralentir la glace en débâcle pour des débits jusqu’à 300 m3/s », ajoute Claude Beaulieu. Le niveau de l’eau n’est pas influencé et il n’y a pas d’obstruction pour les débris, mais l’aménagement permet de créer des embâcles plus fréquents pour les glaces. Du fait, ces glaces sont bloquées en amont du centre-ville.

Dragage du réservoir du barrage

Les seconds travaux concerneront le dragage du réservoir du barrage de Saint-Raymond au kilomètre 6.1. « On veut lui redonner sa capacité de stocker le frasil parce que présentement, le réservoir de l’ouvrage de l’estacade, on pourrait marcher sur les eaux. C’est un tremplin pour les glaces », mentionne François Dumont. Avec les années, le réservoir s’est rempli de galets et de sable. La vitesse de l’écoulement trop élevée limite donc la captation du frasil. La Ville procèdera à l’excavation de 10 000 m3 de galets. Cela représente une profondeur d’un mètre sur la superficie visée qui est de 10 000 m². Cette excavation va permettre de diminuer la vitesse de l’eau et de favoriser la création d’un couvert de glace rapide et ainsi, contribuer à retenir les glaces en amont. « Le couvert de glace qui est bien établi à l’endroit où on le veut permet un pare-chocs qui fait en sorte que le train de glace n’entre pas en ville », précise M. Beaulieu.

Entre 800 et 1 200 chargements de camions seront nécessaires pour ces travaux de dragage. Les déblais seront transportés au garage municipal de la rue Guyon où ils seront transformés pour les constructions de rues. Les travaux se dérouleront entre août et septembre.

« En quelques mots, au kilomètre 24, on retient du frasil. Au kilomètre 10, on veut retenir des trains de glace et les retarder de rentrer au centre-ville. Au kilomètre 6.1, qui est le barrage l’estacade, on veut de nouveau donner plus de capacité et améliorer les fonctions hydrauliques », a résumé M. Beaulieu.

Photo principale: Le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain, était entouré des partenaires et experts de la Ville et d’Environnement Nordique. Crédit: Stéphane Pelletier.