Grand nettoyage du lac Sergent

Grand nettoyage du lac Sergent

LAC-SERGENT| C’est dans le cadre du programme Project Aware que se tenait une activité de nettoyage du fond marin à Lac-Sergent, le 31 juillet dernier. L’activité était une initiative de M. Patrick Allaire, plongeur-instructeur professionnel et résident saisonnier au lac, avec la collaboration de M. Jean Leclerc, conseiller municipal et du maire de Lac-Sergent, M. Yves Bédard.

Le but de l’exercice était de sensibiliser les usagers sur leur impact environnemental en ramenant à la surface ce qu’ils ne voient plus. « La plupart du temps, ce sont des débris envolés. Malheureusement, la mentalité des années antérieures de, quand ce n’est pas visible ça n’existe pas, existe encore. Il y en a qui font le party à bord de leurs bateaux et qui jettent leurs déchets par-dessus bord. On en trouve sur le bord de la route, on en trouve dans le fond du lac, c’est la même chose. Donc, il y a des gens qui ont besoin de savoir que ça existe encore même s’ils ne le voient plus », explique l’organisateur du grand nettoyage, Patrick Allaire.

Depuis six ans, Patrick Allaire coordonne des grands nettoyages dans les lacs du Québec en collaboration avec Project Aware. Crédit: Stéphane Pelletier

Quadriller le fond du lac

En tout, 19 plongeurs amateurs et professionnels et trois apnéistes se sont inscrits à cette activité qui consistait à la recherche et au retrait du fond du lac de divers débris transportés par les affluents ou générés par l’activité humaine. Les plongeurs étaient épaulés par une douzaine d’équipes de citoyens et leurs embarcations. En binôme, les plongeurs étaient jumelés à une embarcation et ils se voyaient attribuer l’un des douze secteurs du lac Sergent. L’objectif était de quadriller le fond du bassin afin d’en retirer les objets polluants. « On veut avoir un indicateur de c’est quoi la propreté que l’on a dans le lac », a souligné le maire de Lac-Sergent, Yves Bédard.

Microplastiques dans notre alimentation

Plongeur depuis 15 ans, Patrick Allaire coordonne des activités de nettoyage depuis six ans. Notamment, il en a fait au lac Témiscouata, au lac Matapédia et au lac Beauport. « L’intérêt d’organiser des activités semblables est de faire notre part comme plongeur à la préservation de l’environnement. Tout ce qui tombe dans un cours d’eau, lac ou rivière un jour ou l’autre se ramasse dans la mer ou dans notre alimentation. Aujourd’hui, vous pouvez chercher partout sur la planète, c’est impossible de manger du poisson sans ingérer soi-même des microplastiques. Tous les poissons sont contaminés et il n’y a que l’origine humaine au plastique », souligne M. Allaire.

Les plongeurs ont été en mesure de quadriller entre 20 % et 30 % de leur zone. Crédit: Stéphane Pelletier

Le lac Sergent possède une circonférence de dix kilomètres et il dispose de 13 affluents qui permettent de renouveler son eau jusqu’à sept fois par année. Sa profondeur maximale est de neuf mètres. Par contre, on y retrouve plusieurs grandes zones où il n’y a que de deux à trois mètres d’eau. Les plongeurs ont consacré plus ou moins une heure à la zone qu’ils devaient quadriller. Cela correspond à l’autonomie d’une bombonne de plongée. La visibilité était approximativement de quatre mètres et la végétation rendait l’observation difficile. « C’est également un lac avec beaucoup de sédimentation », a ajouté le maire Bédard. En moyenne, les plongeurs ont été en mesure de quadriller entre 20 % et 30 % de leur zone.

Plusieurs objets ont été récupérés dans le lac Sergent dont une ancre, un ensemble de pêche sur glace, des bouteilles et des balles de golf. Crédit: Stéphane Pelletier

La récolte

Les participants ont tout de même retiré près de 25 objets du lac Sergent. On y a trouvé des bouteilles, une canette, un bout de semelle, une corde, une ancre, des balles de golf, des accessoires de pêche, une ligne à pêche, une bouteille d’huile, des jouets en plastique et divers morceaux de plastique et de métal. Les objets seront répertoriés sur le site internet Dive Against Debris qui effectue une compilation mondiale des ramassages. Le site recense le nombre, le type et le poids des débris en plus de donner plusieurs informations sur l’activité et ses résultats.

Résidents et plongeurs ont collaboré au grand nettoyage. Crédit: Stéphane Pelletier

Une belle collaboration

« Le lac est d’autant plus fragile parce qu’il n’y a pas de profondeur et il n’y a pas un grand volume d’eau. Il faut vraiment soigner le lac » a fait savoir M. Allaire. Il s’est dit très satisfait du déroulement de la journée et de la collaboration des participants, mais aussi de tous les gens du lac Sergent. En effet, les résidents avaient été sollicités afin qu’ils ne circulent pas sur le lac pendant l’activité de nettoyage. « Si on a des volontaires, on va recommencer l’an prochain, mais c’est surtout une belle sensibilisation pour les citoyens », a conclut le maire Bédard.

Photo principale: Les plongeurs ont sauté à l’eau pour explorer la zone qui leur avait été attribuée. Crédit : Stéphane Pelletier.

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