À Saint-Raymond et Rivière-à-Pierre : le documentaire choc « L’homme qui répare les femmes »

À Saint-Raymond et Rivière-à-Pierre : le documentaire choc « L’homme qui répare les femmes »

 
Le film « L’homme qui répare les femmes » met en lumière le combat du médecin congolais Denis Mukwege, qui soigne les victimes de viols de guerre en RDC, un pays du centre de l’Afrique déchiré par 20 ans de conflits. 
 
Qualifiant ce documentaire de « voyage dans l’absurde et l’ignominie qui va jusqu’au viol banalisé des enfants issus de viol », le porte-parole Gaston Mumbere du Mouvement de paix au Congo commente : « C’est troublant ce qui se passe à l’Est de la République du Congo. Ce trouble nous pousse à agir urgemment ».
 
La République Démocratique du Congo est l’une des régions les plus pauvres de la planète, mais son sous-sol est infiniment riche. Le viol y est devenu une arme de guerre. Ces violences, témoigne-t-on, sont une volonté de détruire les familles et les communautés,  alors que celui qui dénonce est considéré comme encore plus criminel que celui qui a violé. Il s’agit là d’un encouragement au secret et à l’isolement, alors que celui qui a violé n’aurait qu’à payer 100 $ pour être libéré.
 
Pressenti pour le Prix Nobel de la Paix en 2015 après deux nominations en 2013 et 2014, le docteur Mukwege est lauréat du prix Sakharov 2014, remis par le Parlement européen. Pendant la première guerre du Congo en 1996 alors qu’il dirigeait l’hôpital de Lemera, il a été témoin de première ligne du massacre sanglant de malades et membres du personnel froidement assassinés. Aucune enquête et aucune condamnation d’y feront écho. Ce sera l’élément déclencheur de son combat.
 
Originaire de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, Denis Mukwege a étudié la médecine au Burundi où il est devenu pédiatre. Il a complété sa formation en chirurgie gynécologique et vaginale à l’université d’Angers, en France. 
 
« Quand je suis retourné au Congo, cela a été un choc pour moi de découvrir la réalité de la mortalité maternelle. De voir tant de femmes, qui sont quand même celles qui portent l’Afrique sur leurs épaules, mourir en donnant la vie », commente le docteur.
 
En juin 2015, le Parlement du Québec a été le premier gouvernement au monde a dénoncer et condamner les crimes commis au Congo, via une motion proposée par la députée de Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier.
 
Le film « L’homme qui répare les femmes » a été censuré au Congo, ce qu’ont condamné les Nations-Unies, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie et d’autres organisations de défense des droits humains dont Reporters Sans Frontières. 
 
La guerre au Congo a fait plus de huit millions de morts. La grande question : à qui profitent ces crimes. Une situation douloureuse à laquelle nul coeur sensible ne saurait rester indifférent !
 
Prêtre et porte-parole du Mouvement de paix au Congo, Gaston Mumbere a été stagiaire à la Paroisse Saint-Raymond l’été dernier. Originaire du Congo, il a été personnellement touché dans sa famille et sa communauté par la guerre au Congo. Il a perdu des membres de sa famille et trois prêtres comme lui manquent à l’appel. Il a écrit un livre dénonçant la violence en République démocratique du Congo, et est à la recherche de fonds pour en faire la publication. C’est à cette fin que le film est présenté à Saint-Raymond.
 
« L’homme qui répare les femmes », du cinéaste belge Thierry Michel, présenté par le Mouvement Paix au Congo et la Paroisse Saint Raymond, le vendredi 12 février à 19h au Centre multifonctionnel Rolland-Dion de Saint-Raymond et le dimanche 14 février à 13h30 au Centre communautaire de Rivière-à-Pierre. Discussion après la projection, entrée gratuite, contribution volontaire.

Dr Denis Mukwege

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