La Suisse sous la loupe

La Suisse sous la loupe

Un Portneuvois établi en Suisse
ENTREVUE AVEC JACQUES CLOUTIER
 
Pendant mon stage en Suisse, quelle ne fut pas ma surprise de rencontrer un Raymondois de souche. Bien ancré en sol européen depuis plusieurs années, ce dernier dirige même sa propre entreprise. Interview avec un passionné de plein air qui profite de la nature suisse pendant toute l’année : Jacques Cloutier.

Louis-Maxime : Dans la balance, la Suisse et Saint-Raymond au Québec… deux cultures avec leurs points forts et leurs points faibles. Mais on peut tout de même affirmer que la qualité de vie dans Portneuf est enviable. Pouvez-vous, Jacques Cloutier, expliquer à nos lecteurs qu’est-ce qui  vous a incité à quitter votre patelin?
 

Jacques Cloutier : Je dois t’avouer que c’est un peu un hasard de la vie en fait. Le projet de base lorsque j’avais 27 ans était de faire un voyage en Europe sur mon vélo. Ce n’était pas une décision de lever les voiles ou de quitter Saint-Raymond, mais simplement d’explorer d’autres horizons. Je suis donc parti en 1989 dans le but de travailler seulement une saison en Suisse pour la période hivernale. Puis après, les offres se sont succédées. On m’a demandé si je voulais revenir une saison de plus et j’ai finalement acheté le magasin qui me permettait de mettre du pain sur la table. 
 
Louis-Maxime : Justement, ça ne doit pas être une mince affaire de reprendre un commerce dans un pays étranger. Parlez-nous un peu de votre entreprise.
 
Jacques Cloutier : Je suis propriétaire d’une toute petite station de ski qui s’appelle « La Fouly » située dans le canton du Valais (équivalent d’un comté au Québec). Et mon village compte environ 90 habitants qui demeurent ici les 12 mois durant. Mais quand la station est pleine avec les cabanes, les hôtels et les chalets de groupes, on peut recevoir un maximum de 1000 personnes. Donc en plus de mon business initial, je possède également une boutique de sport modeste où l’on peut louer des skis alpins, des skis de fond ou encore de l’équipement de montagne. Ce qui est bien, c’est que ma station est aussi fonctionnelle l’été puisqu’on est posté sur le passage du majestueux Mont Blanc.


 

Louis-Maxime : Mais mis à part votre commerce, est-ce qu’il y a d’autres raisons qui vous ont incité à vous installer définitivement dans la région la plus neutre au monde?
 
Jaques Cloutier : C’est sûr que l’attrait pour la montagne est une explication incontournable… J’adore faire de l’escalade! Sinon le climat me plaît beaucoup en Suisse. Puis le fait d’être comme ça au milieu de l’Europe et de pouvoir voyager, c’est génial. Quand on sort un peu de l’Amérique du Nord, on se rend compte que la monoculture est vraiment présente dans ce continent. Une même couleur, une même saveur. Alors qu’ici, on croise des gens issus de toutes sortes de cultures qui adoptent une autre approche, un regard différent sur le monde… et toute cette richesse là à échanger pour seulement quelques heures de distances à parcourir. Par-contre, je tiens à dire que le Québec et Saint-Raymond, je les ai profondément dans mon cœur. Mais pour répondre à la question, le fait d’avoir rencontré l’amour joue pour beaucoup aussi (rires).  
 
Louis-Maxime Renaud : Au Québec, on est un peuple reconnu pour sa jovialité et pour ses qualités d’accueils impeccables. Vous avez dû vous intégrer en Europe. Comment ça se déroule en Suisse, les rapports avec les gens, les relations sociales?
 
Jacques Cloutier : C’est sûr que c’est différent en effet! Les suisses sont beaucoup plus compliqués que les Québécois, c’est moins simple que dans la belle province disons. De rencontrer quelqu’un et de lui lancer : « Viens manger à la maison », c’est le genre de truc qui ne se fait pas dans mon coin. La première fois que j’ai été convié, on m’avait justement rappelé le lendemain pour canceller la soirée. Les gens sont très formels ici, peut-être même un peu trop. Mais dans un autre sens, ils veulent très bien faire aussi. Donc quand tes hôtes t’invitent, tu peux t’attendre à coup sûr à un cérémonial avec l’apéro au salon avant le souper, les hors-d’œuvre, etc. Bref, je peux affirmer que les personnes sont généralement moins faciles d’approche au premier abord… c’est moins automatique qu’au Québec si je peux m’exprimer ainsi.
 
Louis-Maxime Renaud : Finalement, vous semblez vivre une vie bien remplie, pleine de défis. Mais dans quelques années, quand vous commencerez à prendre de l’âge, est-ce qu’une retraite dans le comté de Portneuf pourrait être envisageable?
 
Jacques Cloutier : Je suis un gars qui vit au jour le jour moi donc, c’est une très bonne question! (rires) Mais sérieusement, c’est sûr que je ne dirais pas non à ça. Je suis ouvert à tout. D’un autre côté, c’est clair qu’un retour au Canada serait relativement facile puisque le franc suisse représente un beau placement sur le marché si on anticipe une retraite. Mais ce qui me manque le plus pour l’instant de Saint-Raymond, c’est l’élément « eau ». Il y a peu de rivière en Suisse et encore moins de lacs et je dois avouer que dans Portneuf j’étais plus que servi côté étendues d’eau. Sauf que pour l’instant ma vie est ici, mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve…
 
Pour plus d’informations sur la Suisse, je vous invite à visiter l’infoportneuf.com. En plus des autres articles parus dans le Nouveau Martinet, des photos couleurs et des reportages radiophoniques sont à votre disposition.
 
Merci à mes précieux partenaires qui me permettent de vivre ce stage : St-Raymond Toyota, Dion Moto, Carotte et Chocolat, Ville de Saint-Raymond, Impressions Borgia, Hyundai St-Raymond, les députés Michel Matte et André Arthur, Hôtel Roquemont, Coiffure 2000, Germain Automobiles, Location Sauvageau et Performance Voyer.

LA SUISSE AU PEIGNE FIN

 
Depuis deux semaines, j’ai le privilège de vivre mon stage de fin d’étude en animation radiophonique à Genève en Suisse. Grâce au journal le Martinet, j’ai l’opportunité de vous partager mon expérience à travers des articles que j’écris sur ce pays.

Savourer la gastronomie suisse
 

Alors qu’au Québec, on se vante de notre poutine ou de nos produits d’érable, c’est le fromage qui est à l’honneur en Suisse. En effet, de nombreux plats sont préparés avec ce produit laitier et plus précisément le gruyère, développé sur place dans la région de Gruyère. C’est le cas par exemple de la fameuse fondue
, met typiquement suisse composé d’ail, de vin blanc et évidemment de fromage… un vrai régal! J’ai également eu la chance de manger la délicieuse saucisse « cervelas » aromatisée au citron et au sucre. Cette dernière a d’ailleurs été inscrite en 2008 au patrimoine culinaire suisse. L’apport des différences culturelles entre la Suisse française, allemande et italienne se goûte également sur le plan gastronomique. C’est ainsi que même en Suisse romande, j’ai pu me goinfrer d’exquises « röstis », patates douces au fromage issues du savoir germain. J’ai aussi apprécié les subtilités d’un repas d’avantage italien : la succulente polenta. Mes papilles gustatives ont savouré ce mélange de parmesan, de beurre et de semoule de maïs.

Louis-Maxime (au centre) échange le foulard des scouts de Saint-Raymond avec celui de la Meute Scout Flambeaux de Genève.
 

La religion du hockey 
 
Les images colorées que diffuse l’écran de télévision marque un net contraste avec l’éclairage ténu, mais chaleureux du bar. Un mince filet de fumée circule au travers des centaines d’amateurs de hockey, présents pour les mondiaux de leur sport favori en ce dimanche soir. Le silence s’est imposé à chaque table et tous les yeux sont rivés dans la même direction. Les gens sont conscients que le futur imminent de leur pays se joue à l’instant. Puis en une fraction de seconde, toutes les chaises sont poussées dans d’innombrables directions et on entend les supporteurs crier de joie. L’attaquant Mark Streit vient de compter le but décisif en prolongation. La Suisse a battu l’Allemagne 3-2 dans un tournoi de calibre international.
 
Dans un continent où le soccer trône presque partout comme « le » sport par excellence, la Suisse détonne. J’ai été agréablement surpris par le nombre de Suisses connaissant plusieurs joueurs du Canadien et même… des Nordiques. J’ai même rencontré un homme qui arborait fièrement la casquette du tricolore alors que son garçon portait un chandail de la même équipe. Même si le soccer demeure une discipline bien ancrée dans leurs mœurs, les Suisses se révèlent comme un peuple réellement emprunt de cette « religion du hockey », tout comme les Québécois. Bref, j’ai vraiment l’impression que nos deux sociétés se rencontrent dans la même église…
 
Prochaine édition
 
La semaine prochaine, l’armée mythiquement neutre de la Suisse sera à l’honneur (sujet annoncé pour cette semaine, je m’en excuse) et je tenterai de vous faire découvrir la culture de ce pays. Pour plus d’informations sur la Suisse, je vous invite à visiter l’infoportneuf.com
 
Merci à mes précieux partenaires qui me permettent de vivre ce stage : St-Raymond Toyota, Dion Moto, Carotte et Chocolat, Ville de Saint-Raymond, Impressions Borgia, Hyundai St-Raymond, les députés Michel Matte et André Arthur, Hôtel Roquemont, Coiffure 2000, Germain Automobiles, Location Sauvageau et Performance Voyer.

LA SUISSE SOUS LA LOUPE

Depuis déjà une semaine, j’ai la chance de compléter mon stage de fin d’étude en animation radiophonique à Genève en Suisse. La station où j’œuvre à titre de « stagiaire-québécois-à l’accent bizarroïde » et étonnamment « non-Montréalais » se nomme One Fm. Au cours des prochaines semaines, j’aurai le privilège de vous livrer des articles sur les mœurs et les habitudes des citoyens suisses grâce au journal le Martinet. Si vous appréciez ces petits reportages, je vous invite à surfer sur internet jusqu’à ce que vous soyez tenté par le www.infoportneuf.com. En plus des textes visibles dans l’hebdomadaire, cette page web recèle bon nombres d’informations supplémentaires. En effet, vous pourrez écouter des reportages radiophoniques portant sur plusieurs sujets et vous aurez également accès à du matériel visuel. À noter que cette dernière sera souvent mise à jour pour vous faire découvrir la culture suisse au maximum. 

Louis-Maxime Renaud (en centre) entouré de toute l’équipe de la radio « One FM »
arborant fièrement le drapeau québécois.

Reportages radiophoniques

Vox Pop Suisse
{audio}media/mp3/vox _pop_suisse.mp3{/audio} 

Reportage armée suisse
{audio}media/mp3/reportage_armee_suisse.mp3{/audio} 

 

Au premier coup d’œil
 
Des espaces verts bien entretenus, des messieurs très classe vestons-cravates se déplaçant étrangement à vélo, une douce odeur de quiétude, une propreté urbaine impeccable… voilà quelques observations qui m’ont joyeusement surpris lors de mon exploration de Genève. Contrairement au Québec ou au États-Unis, j’ai été ahuri par le nombre de personnes souffrant d’embonpoint qui ont croisé mon chemin… ils se comptent en fait sur les doigts d’une main. J’ai appris plus tard qu’une éducation depuis longtemps axée sur la santé et l’alimentation était l’heureuse responsable. Paradoxalement, je n’ai jamais rencontré autant de fumeurs de toute ma vie. À ce point qu’on pourrait s’y méprendre avec des caricatures de vieux films européens dans lesquels les personnages s’allument trois « clopes » une après l’autre dans un laps de quinze minutes. Dans une société où absolument tout est plus cher (l’argent a tellement de valeur que la Suisse n’es pas entrée dans l’Union Européenne et n’a pas adopté l’euro comme monnaie), les paquets de cigarettes se vendent tout de même beaucoup moins chers qu’au Québec.
 
Le Québec a toujours la cote
               
« Ahh les québécois, on vous adore, vous êtes tellement chaleureux ». Ceux qui ont voyagé dans leur vie ont sûrement entendu cette phrase à quelques reprises. Les habitants de la région la plus neutre au monde se plient aussi à cette règle mondialement établie quant à notre réputation de peuple cordial. Bien sûr, tout comme les Français, les Suisses éprouvent également un sentiment presque familial à la vue d’un homo erectus du clan québécois. Quoique les Français s’expriment en prenant beaucoup plus de place que leurs voisins géographiques… je vous partagerai dans un prochain article d’autres points prouvés qui différencient nettement ces deux sociétés.
  
Politique bizarrement hét&eacut
e;rogène 
 
Bien que plusieurs langues soient employées en Suisse, on parle plus couramment l’allemand ou le français en Suisse dite « romande ». Ce mélange de racines quelque peu hétérogènes a engendré un système politique intriguant. En effet, j’ai demandé à trois citoyens suisses : « Qui est votre chef d’état ? » pour recevoir trois fois la réponse : « ouff putain, j’en ai aucune idée cette année. » J’ai compris par la suite qu’à chaque sept ans, les électeurs sont appelés à voter pour sept candidats politiques. Après douze mois, une rotation de siège s’effectue et un nouveau président prend le pouvoir. Cette façon de fonctionner a été adoptée pour assurer une représentation maximale de toutes ces cultures si différentes desservies sur ce même territoire.
 
Prochaine édition
 
La semaine prochaine, l’armée mythiquement neutre de la Suisse sera à l’honneur et je tenterai de vous faire saliver grâce à la gastronomie de ce pays. Pour plus de découvertes sur la Suisse, je vous invite à visiter l’infoportneuf.com
Louis-Maxime Renaud
louis_maxime@msn.com

 

 

#Suivez-nous sur Instagram