Clés en main: une solution efficace pour loger les personnes avec un trouble de santé mentale

Clés en main: une solution efficace pour loger les personnes avec un trouble de santé mentale

Approche alternative de soutien au logement destinée aux personnes éprouvant des problèmes de santé mentale, le programme Clés en main est établi dans la région de Québec depuis bientôt quinze ans. Le modèle fait ses preuves et, cinq ans après avoir été implanté dans Portneuf, on constate qu’il est très bien adapté aux réalités régionales.

 
L’hébergement est souvent un frein majeur à l’épanouissement des gens qui vivent avec un trouble de santé mentale. Souvent victimes d’exclusion et de discrimination et pouvant connaître une situation financière précaire, ces personnes connaissent régulièrement des problèmes à se loger convenablement.
 
C’est pourquoi il existe des solutions comme les habitations à loyer modique (HLM), les coopératives d’habitation ainsi que les organismes à but non lucratif. Toutefois, ces initiatives manquent parfois de flexibilité et sont coûteuses en fonds publics.
 
Selon Mario Bousquet, coordonateur du programme Clés en main ainsi que de la Table provinciale sur le logement en santé mentale, il en coûte entre 180 000 et 200 000 dollars par logement pour construire une coopérative d’habitation, montant largement financé par des fonds public.
 
En comparaison, le programme Clés en main, pour moins de 8000 dollars par année, peut financer un logement, dans sa communauté, pour une personne connaissant un trouble de santé mentale.
 
Implanté depuis cinq ans dans Portneuf, ce programme aide une vingtaine de personnes à se loger dans la région. Un comité a été formé par le CSSS de Portneuf, l’Arc-en-Ciel ainsi que l’organisme Clés en main. Les intervenants évaluent les demandes de subvention, alors que le demandeur est chargé de se trouver un logement. L’objectif est de permettre à la personne de ne consacrer que 25% de ses revenus à son logement.
 
Alors que la Société d’habitation du Québec (SHQ) finance une partie du loyer, le CSSS de Portneuf se charge de fournir un intervenant à certains locataires qui en ont besoin, environ 40% d’entre eux.
 
Diane Marcotte, directrice-adjointe au CSSS de Portneuf, a insisté sur la pertinence de ce  programme souple et peu coûteux. « On a fait la démonstration que cette formule est adaptée à la réalité du territoire de Portneuf », a-t-elle soutenue.
 
« C’est une nouvelle façon d’aborder les besoins des gens avec des troubles de santé mentale », a affirmé M. Bousquet, qui remarque que le programme aide les récipiendaires à développer de l’autonomie. « En leur dégageant une marge de manœuvre financière, Clés en main permet aux gens qui en profite d’exercer pleinement leur rôle de citoyen ».
 
La réussite du programme Clés en main laisse entrevoir un possible élargissement des services. Alors qu’on compte actuellement 182 places dans la région de la Capitale-Nationale, on estime qu’il en faudrait environ un millier pour combler les besoins. Dans Portneuf, on souhaiterait ajouter une trentaine de places, pour porter le total à une cinquantaine.
 
La Table provinciale sur le logement en santé mentale souhaiterait voir le programme prendre une envergure nationale. Selon Mario Bousquet, il serait également souhaitable que des programmes de rétablissement par le logement autonome soient créés dans d’autres domaines, que ce soit pour des gens à risque d’itinérance ou connaissant des problèmes de toxicomanie.
 
Le modèle est vu d’un bon œil par le ministère de la Santé ainsi que par la Commission de développement social et économique de la MRC de Portneuf qui a mentionné le programme Clés en main dans un rapport sur le logement rendu public en 2013.



Harold Côté, organisateur communautaire au CSSS de Portneuf, Diane Marcotte, directrice générale-adjointe, Mario Bousquet de Clés en main et Chantale Simard, directrice générale du CSSS.

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