« Après la pluie, l’Arc-en-Ciel » fait salle comble

« Après la pluie, l’Arc-en-Ciel » fait salle comble

Cette année, c’est du 30 janvier au 5 février que s’est tenue la Semaine nationale de prévention du suicide. Afin de la clôturer « en célébrant la vie », c’est tout un spectacle qu’a présenté l’École de musique Manon Chénard au profit de l’Arc-en-Ciel, un organisme communautaire qui fait la prévention du suicide.
 
Bertrand Gignac, directeur général de l’Arc-en-Ciel, a profité du spectacle pour rappeler que « le suicide n’est pas une option ». Prétexte pour faire connaître l’organisme et ses services, « Après la pluie, l’Arc-en-Ciel » a permis de sensibiliser quelque 400 personnes au fait qu’il est possible de demander de l’aide. M. Gignac était donc très heureux à l’idée que la Semaine nationale de prévention du suicide se termine sur une note aussi positive dans le comté.
 
Il y a six ans, la région de Portneuf avait un taux de suicide deux fois plus élevé que celui du Québec. Au fil du temps, il a connu une baisse appréciable, ce qui fait qu’il est semblable au taux provincial depuis environ trois ans (21 suicides par 100 000 habitants annuellement). Seule une tranche d’âge, celle des 50 ans et plus, enregistre un taux plus élevé que la moyenne, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes. Les aînés sont donc une priorité pour l’Arc-en-Ciel qui, soit dit en passant, fait également de grands efforts pour rejoindre les agriculteurs. L’organisme, qui est un leader provincial en matière de prévention du suicide auprès des personnes œuvrant dans le domaine de l’agriculture, « ne fournit pas et c’est tant mieux », a affirmé M. Gignac. Cela signifie que les gens en détresse font de plus en plus appel aux services des intervenants et qu’ils arrivent à s’ouvrir malgré le fait que le suicide est toujours un sujet tabou.
 
Au cours des trois dernières années, pas moins de 500 Sentinelles ont été formées dans la région. Capables de reconnaître les comportements suicidaires et d’y réagir de façon appropriée, ces personnes font preuve de vigilance et de réceptivité face à la problématique du suicide. Alors que la formation de nombreuses Sentinelles coïncide avec la baisse du taux de suicide dans Portneuf, M. Gignac a dit oser croire que les deux sont reliées. Selon lui, plusieurs facteurs ont joué dans cette diminution, notamment le fait que la gamme de services offerts par le centre de prévention du suicide s’est développée énormément.
 
En ce qui a trait au spectacle présenté par les élèves de l’École de musique Manon Chénard, c’est un hommage on ne peut plus complet qu’ils ont rendu à Luc Plamondon. Le célèbre parolier a écrit des centaines de chansons au cours de sa carrière, toutes inspirées de la vie, et c’est avec brio que près de soixante artistes les ont interprétées. Manon Chénard-Marcotte avait promis que la troisième édition d’ « Après la pluie, l’Arc-en-Ciel » serait une expérience inoubliable tant pour les artisans du spectacle que pour ceux qui iraient à leur rencontre et elle n’a pas menti! Pratiquement tous les artistes qui ont chanté Plamondon ont été mis en vedette, et ce, au moyen de « medleys » bien ficelés qui ont fait revivre au public le fruit des quarante ans de carrière du Raymondois.
 
Parlant de Luc Plamondon, c’est parce qu’il a été retenu à Paris qu’il n’était pas présent au spectacle. Déçu de ne pas avoir pu assister à « Après la pluie, l’Arc-en-Ciel », il a tenu à envoyer un message à ceux et celles qui ont mis sur pied l’événement. Dans un courriel reçu à peine quelques minutes avant que l’École de musique Manon Chénard lui rende hommage, M. Plamondon s’est dit très touché d’apprendre que ses chansons servaient la cause de la prévention du suicide. Citant les paroles de « Mon arc-en-ciel », une chanson qu’il a lui-même écrite dans les années 70, l’auteur a transmis le message suivant : « Dans la vie on prend parfois des coups bas, mais faut pas mourir pour ça. Aujourd’hui plus rien ne va, mais demain tout ira bien. Mon arc-en-ciel, je l’aurai mon arc-en-ciel ». Les mots de Plamondon auraient-ils pu être plus de circonstance?
 
Au Québec, trois personnes se suicident à chaque jour. La pertinence d’un spectacle tel « Après la pluie, l’Arc-en-Ciel » n’est donc pas à discuter. Même si le taux de suicide est en baisse, « il ne faut pas relâcher », a affirmé Bertrand Gignac. Il a d’ailleurs confirmé que le suicide fait plus de victimes que les accidents de la route et  que malgré cela, les politiciens allouent beaucoup moins de ressources à sa prévention qu’à celle liée à la sécurité routière. Cela étant dit, il a tenu à rappeler que le 1 866 APPELLE (277-3553) est le numéro à composer pour les personnes en détresse, et ce, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
 

Quatre jeunes élèves de l’École de musique Manon Chénard ont interprété avec brio La dernière enfance.

Plus qu’impressionnante, Valérie Carpentier a notamment repris des airs popularisés par Diane Dufresne.
 

Près de soixante chanteurs et chanteuses ont donné vie à « Après la pluie, l’Arc-en-Ciel ».

Faute du « vrai », c’est à un Luc Plamondon parodié que les spectateurs ont eu droit.
 

Bertrand Gignac, directeur général de l’Arc-en-Ciel, a participé à l’animation du spectacle.

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