« Nous autres, à l’usine… » ou l’histoire des pâtes et papiers à Donnacona

« Nous autres, à l’usine… » ou l’histoire des pâtes et papiers à Donnacona

Comme le réalisateur Nicolas Proulx est principalement reconnu pour ses courts métrages absurdes, il a certainement versé dans un style tout autre en tournant « Nous autres, à l’usine… », un documentaire riche du « témoignage vibrant de travailleurs qui relate les faits marquants de l’usine de pâtes et papiers de Donnacona ». Près de cent ans d’histoire attendent ceux qui le verront.

À moins d’un mois de la première projection qui sera faite devant public, ce n’est pas sans un brin de saine fébrilité que Nicolas Proulx nous a dévoilé d’où lui est venue l’idée de faire un film sur l’usine qu’a opérée AbitibiBowater dans sa ville adoptive. À l’approche du centenaire de cette dernière, il a rencontré Réjean Langlois, directeur adjoint au Service des loisirs et de la culture. Celui-ci connaissait le talent et la passion de Proulx pour le cinéma et lui a dit qu’il trouverait intéressant de le voir se lancer dans la création d’un documentaire sur l’usine qui, comme le dit un des travailleurs interrogés, « a mis Donnacona au monde ». Dès ce moment, l’idée a fait son chemin dans les méninges du réalisateur qui aura mis près de huit mois à compléter les recherches qu’il jugeait nécessaires avant de se lancer dans le tournage de « Nous autres, à l’usine… ».

Dès son arrivée à Donnacona, celui à qui on doit le Studio Ste-Cravache dit avoir senti que la fermeture de cette entreprise « était quelque chose de lourd ». La clé avait été mise dans la porte deux ans auparavant, a-t-il appris au fil des rencontres qu’il a faites, et plusieurs de ses concitoyens avaient alors perdu leur emploi. Il faut le souligner, deux d’entre eux l’ont particulièrement aidé à jeter les bases de son premier long métrage. Il s’agit d’Yvon Papillon et Claude Frenette qui, à l’instar de six autres anciens employés d’AbitibiBowater, ont accepté de se lancer dans l’aventure que Nicolas Proulx avait à leur proposer.

Si Proulx n’esquive pas la fermeture de l’usine dans son documentaire, sachez que ce n’est pas que sur cette étape marquante qu’il a choisi de braquer les projecteurs. En fait, c’est sur l’expérience des travailleurs qu’il a voulu faire la lumière et cela explique d’ailleurs le titre qu’il a retenu pour cette création qui a demandé cinq jours de tournage. Que ce soit à la Maison de la culture Georges-Hébert-Germain, où des photos anciennes réunies par Claude Frenette ont permis aux acteurs de se remémorer des pans de l’histoire de l’usine, au Hangar d’Henri ou chez Yvon Papillon, toutes les personnes alors impliquées ont eu à faire face à des journées fort chargées. Il faut dire que le budget étant limité, Nicolas Proulx a concentré au maximum les activités liées à l’enregistrement des témoignages. Précisons ici qu’en plus des commentaires et des faits relatés par les travailleurs, le documentaire présente bon nombre de photos et de documents d’archives.

De son ouverture en 1912 à la fin de ses activités en 2008, l’usine de pâtes et papiers de Donnacona aura donné de l’ouvrage à des milliers de travailleurs. Avec « Nous autres, à l’usine… », Nicolas Proulx a voulu dresser « le portrait des dures réalités de l’époque : la perte d’emploi et la survie de la région à la suite de la fermeture ». Chose certaine, il a voulu faire un « retour dans le passé mémorable » et il espère que les anciens employés d’AbitibiBowater apprécieront le fruit de ses recherches et du boulot que son équipe a accompli. Ajoutons qu’il croit que les témoignages qu’il a recueillis ont de quoi toucher tout le monde, car qui n’est pas concerné, de près ou de loin, par le travail en usine.

Si vous souhaitez voir ce documentaire, notez que la première projection devant public aura lieu le 15 avril, à 20h, à la Maison de la culture Georges-Hébert-Germain (270, rue Notre-Dame, Donnacona). Une supplémentaire est déjà prévue, le 23 avril, à la même heure et au même endroit. Dans les deux cas, ceux qui le souhaitent pourront se procurer une copie DVD de « Nous autres, à l’usine… » moyennant 15 $. On peut aussi en commander à l’adresse info@studio-sc.ca. Pour plus de détails, visitez le www.facebook.com/lestudiosc.

Nicolas Proulx tient à remercier tous ceux qui l’ont aidé à réaliser son premier long métrage. De plus, il souhaite souligner la générosité du Comité culturel de Donnacona, de la MRC de Portneuf (Fonds Patrimoine et Culture), de Fotonik, de la Ville de Donnacona et de plusieurs autres commanditaires.

Nicolas Proulx et le FFPE

Grâce à la collaboration du Studio Ste-Cravache, du Festival de films pour l’environnement (FFPE) et du Comité culturel de Donnacona, Nicolas Proulx animera bientôt une série d’ateliers gratuits sur l’art de faire du cinéma d’une manière accessible et amusante.

Les 3, 10, 17 et 24 avril, les participants, qui seront accueillis à la Maison de la culture Georges-Hébert-Germain, auront la chance de tourner un film portant sur l’environnement. Bien entendu, Nicolas Proulx accompagnera alors la ou les équipes qu’il formera et donnera à tous des trucs qui leur permettront de mener à bien leur projet tout en réduisant les impacts qu’ils auront sur l’environnement.

Le matériel nécessaire sera évidemment fourni et les inscrits recevront une compilation de leur création sur DVD. Ajoutons que le fruit des tournages sera diffusé lors du Gala du FFPE, le 30 avril prochain. Pour s’inscrire, il suffit de composer le 418 462-1080 ou d’envoyer un message à l’adresse info@studio-sc.ca.

usine_proulx_mars2016

Deux des huit anciens travailleurs qui ont accepté de participer au tournage de « Nous autres, à l’usine… ».

https://www.youtube.com/watch?v=a59GjokZc_w&feature=youtu.be

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