Ouest de Portneuf : un programme pour la protection des oiseaux champêtres

Ouest de Portneuf : un programme pour la protection des oiseaux champêtres

Phénomène relié à la modernisation de l’agriculture, les oiseaux champêtres ont subi un déclin au Québec ces dernières années.

L’organisme de bassin versant CAPSA a voulu s’attaquer à ce problème en créant le projet « Implantation d’aménagements et de pratiques culturales favorables aux oiseaux champêtres en milieu agricole ».

C’est par ce programme réalisé avec l’aide du MAPAQ qu’une douzaine d’agriculteurs de l’ouest de Portneuf ont mis en branle la réalisation d’aménagements et l’adoption de pratiques culturales favorisant la protection des oiseaux champêtres.

Plusieurs d’entre eux étaient réunis lors d’un point de presse donné le 28 février à l’Auberge du Couvent de Saint-Casimir. La chargée de projet Chantal Leblanc, de la CAPSA, a offert un exposé des plus intéressant sur le sujet.

Des collaborateurs spécialisés du Club d’ornithologie de Québec et du regroupement Québec Oiseaux, notamment, ont participé et ont soutenu ce projet. La CAPSA a ainsi pu, grâce à différents relevés biologiques et agronomiques, dresser le portrait de chaque ferme et développer des plans d’action en complicité avec les agriculteurs.

Plusieurs de ces producteurs favorisaient déjà une bonne cohabitation avec les oiseaux champêtres, notamment par les pratiques du travail réduit au sol et du semis direct. Les mesures mises de l’avant dans le cadre du programme ont été l’augmentation de la hauteur de fauche, l’implantation de haies brise-vent et de haies diversifiées, la conservation durable de friches herbacées, la modification au patron habituel de fauche (ex. : en partant du milieu plutôt que du pourtour du champ), la culture de céréales d’automne et l’installation de nichoirs spécifiques.

Selon Mme Leblanc, les plans d’actions ont été réalisés à plus de 80 % par les participants.

Également dans le cadre de ce projet, d’importantes structures de nidification d’une douzaine de pieds de haut et dédiées à l’hirondelle rustique ont été érigées à Deschambault-Grondines et Saint-Thuribe. Ces structures sont accompagnées de panneaux d’interprétation.

Entre 1970 et 2010, les oiseaux champêtres, aussi appelés oiseaux de prairie, ont subi un déclin significatif chez plus de 60 % des espèces associées au milieu agricole. À elle seule, la population de l’hirondelle des granges, ou hirondelle rustique, aurait chuté de 78 % entre 2010 et 2014. Le goglu des prés et la sturnelle des prés font notamment partie de la liste des espèce menacées.

En cause, citons entre autres l’intensification des périodes de fauche, l’élevage d’animaux hors-sol, avec moins de pâturages et de bétails à l’extérieur, l’intensification des cultures et l’usage de pesticides.

La modernisation des fermes est l’une des problématique affectant l’hirondelle rustique, qui a besoin d’un abri et d’un ancrage adéquats pour construire son nid composé surtout de brindilles et de boue.

Un chiffre en terminant : à proximité des terres, une haie naturelle à forte densité d’oiseaux, soit 158 individus par hectare, peut contribuer à l’élimination de 130 000 insectes par jour.

Photo à la Une

Chantal Leblanc, chargée de projet; Sylvain Laquerre, Saint-Thuribe; Bruno Germain, ferme ancestrale, Deschambault-Grondines; François Berthiaume, ferme Terra Sativa, Saint-Alban; Simon Marcotte, ferme Élevage bovin Saint-Gilbert; Jacques Plamondon, bénévole; en bas : Stéphane Blouin, coordonnateur des opérations terrain, CAPSA; Louis Pérusse, ferme Luigi, Saint-Casimir; absents : Centre de recherche en sciences animales, Deschambault-Grondines; Samuel Masson, ferme Mafix, Deschambault-Grondines; Ferme Brin de Soleil, Saint-Alban; Ferme Saint-Joseph, Saint-Alban; Ferme aux Petits Fruits, Saint-Alban; Ferme Sylvain Genest, Saint-Casimir; Jocelyn Rivard, Deschambault-Grondines.

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