« L’austérité est une violence faite aux femmes », soutient le Centre femmes de Portneuf

« L’austérité est une violence faite aux femmes », soutient le Centre femmes de Portneuf

Dans le cadre de la Semaine d’actions des centres de femmes contre l’austérité, le Centre femmes de Portneuf s’est montré actif et en a notamment profité pour aller déposer des constats d’infraction au bureau du député Michel Matte. Bien que symboliques, ceux-ci ont permis à l’organisme de décrier les effets néfastes que l’austérité libérale a, selon lui, sur les femmes de notre région.

Si le Centre de femmes de Portneuf estime que le gouvernement du Québec est un « contrevenant », c’est qu’il qualifie « le refus d’augmenter le financement du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) » d’inéquitable envers les Portneuvoises. Alors que « la très grande majorité » des quatre-vingt-douze centres de femmes de la province en bénéficient, nous a fait savoir la coordonnatrice Catherine Durand, celui de Portneuf n’a pas cette chance et ne jouit donc pas d’un indispensable financement à la mission. Pour espérer toucher à une part de ce programme, s’est-elle désolée, il faudrait qu’un organisme qui est actuellement financé s’éteigne. Bien entendu, elle ne croit pas que cela est souhaitable et demande donc au gouvernement Couillard d’« augmenter, dès maintenant, le financement du PSOC afin que le Centre femmes de Portneuf puisse répondre aux besoins des femmes de Portneuf ».

Au moment où des représentantes du Centre de femmes de Portneuf se sont rendues au bureau du député pour affirmer que « les mesures d’austérité sont des violences économiques faites aux femmes parce qu’elles contraignent le groupe social de sexe féminin à perdre des emplois de qualité, à vivre au chômage, à diminuer sa qualité de vie ou à perdre son autonomie économique », Michel Matte n’y était pas. Cela dit, il les a rencontrées, quelques jours avant cette sortie, et a alors été informé de la mission et des difficultés que rencontre l’organisme.

En entrevue téléphonique, Catherine Gosselin, soit l’attachée politique de M. Matte, a promptement répondu que « les budgets ne sont pas coupés » lorsque nous lui avons parlé du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Quand nous lui avons dit qu’une hausse de son financement serait nécessaire pour que le Centre femmes de Portneuf puisse poursuivre ses activités, elle a rétorqué qu’il n’est pas le seul organisme dans cette situation. Comme le député est « très sensible » à la cause que défend Catherine Durand et ses pairs et qu’il trouve que les services offerts par le centre sont intéressants, a ajouté Mme Gosselin, il « regarde les avenues possibles ». Malheureusement, elle n’a pas souhaité nous donner plus de détails sur la nature de ces avenues.

Au sujet du Centre femmes de Portneuf, dont les activités ont officiellement débuté en mai 2014, rappelons qu’il se veut un lieu de rencontre, d’information, de discussion, d’inspiration et d’action où les femmes vivant des situations diverses peuvent travailler à changer leurs conditions de vie. Bien que l’Agence de la santé et des services sociaux et le Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale lui aient respectivement versé 24 000 $ et 22 000 $ pour ses activités Café rencontre et Plaisir et partage, sachez que ces sommes ne peuvent servir ni à la coordination de l’organisme, ni au développement de nouveaux projets. Le Centre local d’emploi a certes offert l’équivalent de trente semaines de salaire au Centre femmes de Portneuf pour que Catherine Durand en prenne les commandes, mais vous comprendrez que cela ne lui permet pas de nourrir une vision à moyen et long terme. Comme cette aide financière sera épuisée à la mi-août, nous a-t-elle confirmé, la suite des choses pourrait être bien différente de celle qu’elle souhaite pour l’organisme.

Vu les circonstances, Catherine Durand et les administratrices du Centre femmes de Portneuf réfléchissent actuellement au futur de l’organisme. « On est en train de déterminer quelle branche on va prendre », nous a confié la coordonnatrice. Précisons qu’elle ne se montre pas alarmiste quant à l’avenir du centre, mais qu’elle estime tout de même que ce dernier ne sera viable que s’il arrive à toucher un financement à la mission comme celui auquel les bénéficiaires du Programme de soutien aux organismes communautaires ont droit.

Prochaine activité du Centre femmes de Portneuf

Le jeudi 5 mai, le Centre femmes de Portneuf tiendra un 6 à 8 féministe au Vieux Presbytère de Deschambault. Toutes les Portneuvoises sont invitées à en profiter pour « échanger sur le fait d’être femme dans une MRC majoritairement rurale ». Les intéressées n’ont pas besoin de s’inscrire et trouveront plus de détails à ce sujet sur la page Facebook de l’organisme.

En terminant, rappelons qu’il est possible de devenir membre du Centre femmes de Portneuf en tout temps, et ce, en manifestant son intérêt au 418 285-3847, poste 234, ou à l’adresse centrefemmesportneuf@gmail.com. C’est gratuit!

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Voilà un des constats d’infraction que le Centre femmes de Portneuf est allé déposer au bureau de Michel Matte.

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Le Centre femmes de Portneuf a participé à l’organisation de l’action qui, le 5 avril dernier, a vu des militantes placarder le Palais de Justice de Québec de constats d’infraction dénonçant « la violence gouvernementale envers les femmes ». Comme ce fut le cas dans Portneuf, elles ont agi dans le cadre de la Semaine d’actions des centres de femmes contre l’austérité.

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