Tout nue avec nous

Si Mara Tremblay en a séduit plus d’un avec Tout nue avec toi, pièce qu’on retrouve sur son premier album, c’est en se mettant également à nu devant son public, au sens figuré cette fois, qu’elle a su charmer pour toujours celui du Moulin Marcoux. Débarquée seule sur scène, elle a livré une performance touchante qui clôturait, du même coup, sa tournée estivale du ROSEQ.

Qualifiant le moment de triste et délicieux à la fois, celle qui a dit souhaiter qu’il soit une rencontre intime entre ses chansons, son public et elle-même n’a certes raté sa cible. Il faut dire qu’en brisant la glace avec Le printemps des amants, la table n’aurait pu être mise fort mieux par Mara. Plaquant vigoureusement les accords de cette pièce sur son piano et insistant de la même façon sur les silences, c’est la sensibilité de tous qu’elle a ainsi su éveiller d’emblée.

C’est donc le cœur bien ouvert que les gens venus à sa rencontre ont ensuite eu la chance d’apprécier la prestation de cette artiste d’origine nord-côtière. Dépouillées des riches arrangements auxquels les albums de Mara nous ont habitués, les chansons Tu m’intimides, Toutes les chances et Elvis, toutes interprétées à la guitare acoustique, ont reçu un accueil chaleureux. Avec juste ce qu’il fallait de distorsion pour appuyer les passages plus pesants, elle aura donc réussi à relever le défi de « sonner », et ce, même en solo.

Il faut l’avouer, l’univers de Mara Tremblay ne compte pas parmi les plus roses qui soient. Ses amours passés, ses deuils et ses cycles sont autant de réalités qui nourrissent ses créations. Cela dit, celle dont on a diagnostiqué la bipolarité l’an dernier se dit depuis délivrée d’un poids devenu bien lourd à porter. Aujourd’hui en pleine forme, elle s’est montrée particulièrement comique au Moulin Marcoux. En racontant un certain voyage en Gaspésie et en parlant, entre autres, d’une envie qu’elle a eue de peindre des chiens grandeur nature, elle a fait rire tout le monde, et ce, tout en faisant découvrir les histoires qui se cachent derrière Les bois d’amours et Le chihuahua.

À la fois femme et enfant, Mara est particulièrement sensible au temps qui passe. Tantôt forte, tantôt délicate, toujours mère, souvent amante, elle semble naviguer avec une aisance de plus en plus grande dans ce spectre qui est le sien. Visiblement portée par une humanité aux bornes invisibles, c’est d’ailleurs avec une grande générosité qu’elle a également offert les incontournables que sont Le spaghetti à papa, Les aurores et Le bateau, pour ne nommer que ceux-là.

Mara Tremblay, que ce soit assise à son piano, bien à son aise derrière sa guitare et sa mandoline ou aux commandes de son violon dont elle a tiré un solo à vous faire chavirer le cœur, a donc livré une performance plus qu’impressionnante au Moulin Marcoux. L’y succèderont sous peu sur les planches, espérons-le avec autant de succès, les artistes Ingrid St-Pierre (28 juillet), Diane Tell (2 août), Daniel Boucher (6 août), France D’Amour (9 août), Jean-Thomas Jobin (15 août), Bears of Legend (18 août) et Harry Manx (25 août). Réservez vos billets au 418 873-2149.

… qu’à la guitare.