Une gestion de crise réaliste à Donnacona

DONNACONA | Les services incendies sont déjà sur place, au Garage EKO rue Notre-Dame à Donnacona.  Le feu aurait éclaté suite à des travaux en cours sous un véhicule.  Informations préliminaires.  Des réservoirs de propane s’y trouvent.   Juste à côté, une résidence pour personnes âgées et des maisons privées.  Le processus s’enclenche. 

Dans une salle de l’Hôtel de Ville, on retrouve le service de police et ses spécialistes, le maire, la responsable des communications à la ville de Donnacona, celui des incendies et d’autres experts, tous autant de chevronnés autour d’une table en gestion de crise.   Des points de presse sont donnés par le maire à intervalle régulier à l’intention des médias qui questionnent.

Chaque minute compte.  Dans la salle de gestion de crise, la rigueur est au rendez-vous.  On transmet l’information aux pompiers dans les rues selon les décisions qui sont soigneusement prises par le comité au fur et à mesure que la situation progresse.  Écran satellite à l’appui.

Puis lentement, le pire semble derrière et les personnes âgées, auparavant évacués dans des supposés gymnases prêts à les accueillir, mais plutôt partis en randonnée d’autobus, peuvent retourner à domicile de la Résidence Sainte-Marie, le cœur léger.  Les lieux sont sécurisés.  Une question se pose :    Donnacona a-t-elle frôlé une catastrophe ?

Pas vraiment

Pas vraiment, car toute la situation dont nous venons de parler n’était qu’une mise en scène fictive créée et mise en oeuvre par un groupe restreint, avec Sylvain Germain en tête.  En effet, le directeur général de la municipalité de Donnacona, dans le but de créer un exercice de mise en situation de gestion de crise pour les employés de la Ville, a tenu à ficeler une mise en situation des plus réalistes possibles.    Dans les faits, des routes ont vraiment été barrées, les pompiers étaient concrètement dans les rues, et une résidence pour personne âgée a même joué le jeu allant jusqu’à offrir une balade en autobus aux gens du troisième âge en guise d’évacuation.  Comme exercice, on ne peut être plus près de la réalité.  Si le but était de mettre tout le monde en action, et pris par surprise de surcroît, on ne pouvait pas réellement réussir davantage.

Sylvain Germain explique son cheminement pour en arriver à une pareille idée de gestion de crise aussi vraisemblable que réaliste pour la Ville de Donnacona.  « C’est une journée que l’on prépare depuis 4 ou 5 mois déjà, un exercice de simulation en sécurité civile, une démarche que nous avions faite avant la pandémie, mais pas en mode aussi réel. », affirme Sylvain Germain.  « J’ai voulu améliorer l’exécution en s’approchant du réel, comme on dit, m’éloigner des réunions de tables sans nier leur importance capitale, mais en passant dans l’action » complète-t-il.

La mise en scène était donc composée de séquences fictives et d’autres réelles.  « Même le 9-1-1 a collaboré en logeant un appel à 12h49 », exprime fièrement le directeur général de la Ville.  Il renchérit : « Le choix du site du garage EKO nous est apparu le meilleur, compte tenu de la présence de propane et de la proximité d’une résidence pour personnes âgées ».   Pour Sylvain Germain, le but de l’exercice est clair : « connaitre le lieu de nos limites et nos points à améliorer », affirme celui qui, pour la journée et pour les besoins de la cause, s’était déclaré absent du bureau, malgré son positionnement de fin observateur tout au long de la démarche.

Le mot de la fin revient au maire de Donnacona.  « Cela a mis beaucoup de réalité dans la situation.   Un petit groupe restreint connaissait déjà l’organisation de l’événement en détails, mais la grande majorité se sont donc fait surprendre par la situation, bien qu’elle ait su que quelque chose de spécial allait se produire. L’exercice est efficace, puisque je me suis fait surprendre à jouer le jeu avec le plus grand sérieux du monde » admet-il.

Photo principale : Le comité de gestion de crise de Donnacona s’est payé une dose de réel!  Crédit : Martin Gagnon