Détresse psychologique : une travailleuse de rang dans Portneuf

Détresse psychologique : une travailleuse de rang dans Portneuf

SAINT-RAYMOND | La Fédération régionale de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord a souligné l’arrivée de Mme Myriam Lachance à titre de travailleuse de rang. L’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) a pour objectif de soutenir les producteurs et productrices agricoles ayant des besoins en matière de santé psychologique, notamment avec le projet Travailleur-de-rang.

Depuis le 17 mai 2021, Myriam Lachance parcourt les 1 080 fermes des territoires de la Capitale-Nationale et de la Côte-Nord pour venir en aide à près de 1 800 producteurs. La mission de la travailleuse de rang est de venir en aide aux agriculteurs dans les situations de conflits familiaux, épuisement, violence, problème de consommation, problèmes financiers, idées suicidaires et autres. « L’idée, c’est d’être flexible. Le producteur a des horaires longs et il est en région. Il ne peut pas aller en ville, dans un CLSC de 8 h à 4 h, pour avoir un rendez-vous de 1 h. Il ne le fera pas », explique Mme Lachance.

Cependant, le taux de détresse psychologique et de suicide est deux fois plus élevé dans cette population que celui qui prévaut dans la population en général. « C’est ça l’enjeu, car ils ne peuvent pas arrêter de travailler. Un arrêt de médecin de trois semaines, pour quelqu’un qui a des vaches [à nourrir] tous les matins, ça ne se peut pas. C’est fou comment ce sont les animaux et toute la ferme qui passent avant eux dans la hiérarchie », ajoute-t-elle.

Prendre le pouls sur le terrain

Dans une démarche qui se veut préventive, la travailleuse de rang sillonne les routes pour aller à la rencontre des agriculteurs pour prendre le pouls de leur santé psychologique et, au besoin, leur venir en aide. « Nous, on peut aller sur la ferme et les appeler à toute heure, travailler de soir et de fin de semaine. L’idée, c’est de faire de la prévention et d’aller à la rencontre des producteurs même quand ils vont bien et ainsi, de connaître notre monde », souligne Myriam Lachance.

D’ailleurs, elle invite les agriculteurs à prendre contact avec elle, ne serait-ce que pour échanger quelques mots. « Il y en a qui me disent, “je n’ai pas le temps de te voir, mais pendant que je fauche, je peux te parler au téléphone” », ajoute-t-elle. Tous les services sont gratuits et confidentiels.

Cependant, les deux tiers des demandes d’aide proviennent encore de quelqu’un provenant de l’entourage, famille, conjoint, enfant, associé, employé, vétérinaire, comptable et autre. « Il y a seulement 30 % des producteurs qui appellent pour eux-mêmes. Ils normalisent [leur situation] en disant que c’est une mauvaise passe et que demain ça va aller mieux. Jusqu’au bout où il y en a plus de bouts », note la travailleuse de rang. Si une personne désire plus de discrétion, il est aussi possible de rencontrer Mme Lachance au bureau de l’Arc-en-Ciel.

« Les agriculteurs font face à plusieurs facteurs de stress et doivent avoir accès à une aide rapidement. C’est enfin possible pour eux d’avoir le soutien dont ils ont besoin », a dit Mme Jacynthe Gagnon, présidente de la fédération régionale de l’UPA. L’embauche de Mme Lachance par l’ACFA porte à 12, le total des ressources disponibles pour offrir ce service à la grandeur du Québec. Il est possible d’entrer en contact avec Myriam Lachance en communicant avec l’ACFA au (450) 768-6995 ou par courriel au : acfa@acfareseaux.qc.ca.

Photo principale : La travailleuse de rang, Myriam Lachance, a pour mission de venir en aide aux agriculteurs et agricultrices par un service d’écoute et d’accompagnement. Crédit : Stéphane Pelletier. 

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