Ferme Drolet investit 3,5 M$ pour la reconstruction

Ferme Drolet investit 3,5 M$ pour la reconstruction

SAINT-RAYMOND | Le 17 août 2020, un incendie ravageait complètement l’étable principale de la Ferme Valmont Drolet et fils causant la perte de 34 vaches laitières. Aujourd’hui, l’heure est à la reconstruction et les propriétaires, Samuel Drolet, Pier-Luc Drolet, Pierre Drolet et Henriette Ghielen investissent 3,5 M$ dans une nouvelle étable moderne. 

L’histoire de la Ferme Drolet perdure maintenant depuis maintenant quatre générations. C’est l’arrière-grand-père, Charles Déry, qui est à l’origine des débuts de l’entreprise située dans le rang Sainte-Croix, à Saint-Raymond. Par la suite, le grand-père Valmont Drolet donnera son nom à la ferme. Depuis, Pierre Drolet et sa femme Henriette Ghielen poursuivent l’aventure avec leur fils, Samuel et Pier-Luc, qui prennent la relève.

Avant l’incendie, le cheptel de la ferme était composé de 100 vaches, dont 85 en lactation, et de 100 veaux pour la relève. L’entreprise se concentre sur la production de lait et elle cultive 800 acres de terres pour produire du foin, du soya, du maïs et de l’orge.

Une première Holstein à 12 ans

La Ferme Drolet est également reconnue pour avoir remporté de nombreux prix lors d’expositions agricoles. C’est Pierre Drolet qui s’est intéressé le premier aux vaches pur-sang en se procurant sa première Holstein à l’âge de 12 ans pour un prix de 600 $.  « Dans le temps de mon père, on avait un troupeau d’approximativement 20 vaches croisées. On allait dans des expositions et j’aimais ça voir des belles vaches. Donc, c’est devenu mon objectif d’avoir des vaches pur-sang. Ensuite, je me ramassais un peu d’argent et j’en achetais d’autres, jusqu’à former un noyau que nous avons gardé pour le multiplier au fil des ans », explique Pierre Drolet. Il a fait sa première exposition en 1977 avec un animal.

Le feu

L’incendie qui a ravagé le bâtiment principal de la Ferme Drolet s’est déclaré dans la soirée du 17 août 2020 vers 21 h. « Mon frère Pier-Luc était sur son patio et il a constaté une lueur à l’arrière de l’étable. Nous avons couru pour essayer d’éteindre le feu avec des extincteurs, mais on était incapable de s’approcher à cause de la chaleur », raconte Samuel Drolet.

Les pompiers ainsi que plusieurs voisins et citoyens sont rapidement arrivés sur place pour venir en aide et tenter de sauver le troupeau. « En tout, 150 têtes étaient en danger et nous en avons perdu 34. En dernier, on avait le feu au-dessus de nos têtes et on a tous les deux respiré de la fumée. Nous avons été à la limite de ce que l’on pouvait sortir », indiquent Pierre et Samuel. Contre toute attente, deux heures après le début de l’intervention, les pompiers ont réussi à sortir six autres vaches. « On ne s’attendait vraiment pas à cela et en plus, c’était six de nos bonnes vaches. Quatre ont survécu », ajoute Pierre Drolet.

Samuel Drolet et son père, Pierre Drolet, ont raconté le fil des événements qui ont mené à la construction de la nouvelle étable. Crédit: Stéphane Pelletier.

Cause inconnue

La cause de l’incendie demeure inconnue. « Nous savons que c’est parti d’un ventilateur, mais nous ignorons la cause exacte », indique Samuel. Le bâtiment de la production de lait a été complètement détruit ainsi que trois silos qui ont été affectés par la chaleur. Le cheptel a été redistribué dans trois fermes. Le troupeau y est depuis le 18 août et le quota de lait est loué à ces fermes en attendant le retour des vaches.

La reconstruction

À l’automne, les propriétaires de la Ferme Drolet ont fait la visite de plusieurs entreprises afin de déterminer les équipements, les systèmes et le type de bâtiment qu’ils voulaient pour la future laiterie. « On a décidé d’y aller entièrement avec la robotique », souligne Samuel.

Maximiser le confort des animaux

Les nouveaux bâtiments seront construits à même le champ qui est l’avant de la précédente ferme. D’une superficie de 198 pieds par 165 pieds, l’étable se composera de plusieurs sections afin de maximiser le confort des animaux. Ceux-ci pourront circuler en toute liberté dans les zones pour la traite, l’alimentation et le repos. Un autre secteur sera dédié aux vaches en préparation pour le vêlage.

Automatisation

Tous les systèmes pour les mélanges de l’alimentation ainsi que la distribution aux vaches seront entièrement automatiques. « Le système va permettre de soigner les vaches [selon] l’offre et la demande. Si les vaches mangent plus, il va en donner plus », expliquent Pierre et Samuel. Il en est de même pour le système de traite qui sera également automatisé. À cela, s’ajoutent des robots aspirateurs pour nettoyer les allées de passage des vaches et ramasser le fumier. « Dans ces étables, le principe est que la vache est libre. Elle peut se faire traire quand elle veut. Elle va manger, boire et se coucher quand elle veut. La vache aime se faire une routine et il s’agit de la déranger le moins possible dans cette routine », raconte Pierre Drolet.

Le nouveau bâtiment sera doté d’un système de ventilation transversale. À l’arrière, un mur de ventilateurs permettra un déplacement d’air dont la capacité maximale est de 300 pieds minute. À l’avant, un rideau s’ajustera en fonction de la température et les vaches seront visibles du chemin.  « Tout est fait en fonction que l’on maximise le bien-être animal », conclut Samuel.

Deux annexes viendront compléter le projet, dont une pour l’alimentation et aune autre pour la laiterie et les bureaux. À cela, s’ajoutera un « bunker » horizontal composé de quatre cellules pour entreposer les aliments lors de la récolte. Celui-ci remplace les silos verticaux.

Début de la production en septembre

Les propriétaires désirent rapatrier la production au début du mois de septembre. « Pour commencer, on va avoir 90 vaches dans le bâtiment. Éventuellement, nous pourrons accueillir 120 vaches en lactation et 150 têtes en tout. On peut produire 1,5 million de litres de lait par année », indique Samuel.

Laiterie artisanale

Un autre projet est déjà prévu pour 2022 avec l’ajout d’une laiterie artisanale. Celle-ci produira du fromage en grains frais du jour, du lait et des yogourts.

Photo principale : Les propriétaires de la Ferme Valmont Drolet et fils, Samuel Drolet, Pier-Luc Drolet et Pierre Drolet lors du début des travaux de reconstruction. Crédit: Stéphane Pelletier.

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