Katerine Savard et Rose Rhéaume: Le défi de s’entraîner en zone rouge

Katerine Savard et Rose Rhéaume: Le défi de s’entraîner en zone rouge

SAINT-RAYMOND | Depuis le début des différents confinements, le simple fait de s’entraîner et de pratiquer un sport est parfois devenu un défi en soi pour plusieurs personnes. Alors qu’en est-il pour des athlètes professionnelles qui se doivent de préserver un niveau d’excellence. Voilà comment Katerine Savard, natation, et Rose Rhéaume, karaté, procèdent pour maintenir leur forme physique et leur santé mentale. Deux athlètes portneuvoises issues de deux sports et de deux réalités différentes.  

Katerine Savard est native de Pont-Rouge et elle pratique la natation compétitive depuis l’âge de 10 ans. Elle a notamment participé aux Jeux olympiques de Londres, aux Championnats du monde de Barcelone et aux Jeux olympiques de Rio. Avec plus de 23 médailles en poche, elle était et demeure en route pour les Jeux olympiques de Tokyo. Depuis 2014, Katerine Savard est membre du club de natation CAMO de Montréal. Elle est également enseignante dans une école primaire.

Les difficultés

La principale difficulté rencontrée par la nageuse est de réussir à trouver une piscine pour poursuivre ses entraînements et garder la forme. « Depuis le retour en zone rouge, nous n’avons plus accès à nos piscines et il faut courir les bains libres », explique-t-elle. Il lui faut donc trouver du temps, en dehors de ses heures d’école, réserver en ligne et remplir des formulaires sur place. Évidemment, pas de passe-droits ou de corridors réservés, l’entraînement se fait avec les autres nageurs.

« Dans notre sport, on joue sur des centièmes et tous les détails font une différence », indique Katerine Savard. Crédit: Facebook

Son entraîneur lui adresse une liste d’exercices à pratiquer, mais il n’est pas sur place pour la corriger, prendre ses temps et l’encourager. « Dans notre sport, on joue sur des centièmes et tous les détails font une différence. Durant l’été, on pouvait faire des compétitions entre nous, mais actuellement c’est difficile, car on ne peut se mesurer à personne », souligne Katerine. Sa dernière compétition remonte au mois de décembre 2019.

Les prochains Jeux olympiques

Si rien ne change, les sélections pour les Jeux de Tokyo se dérouleront en avril 2021. « Il faut faire confiance en la vie. Même si on pleure ou que l’on est stressé, il faut accepter la situation. Ce qui préserve ma motivation, c’est l’espoir de refaire les Jeux olympiques », affirme la nageuse de 24 ans.

Dans l’alternative d’un report, elle ne cache pas que cela changerait sa carrière et ses plans pour le futur. Cependant, Katerine préfère se concentrer sur le présent. « Il ne faut pas se fâcher et il ne faut pas se rabaisser. Il faut tous demeurer positifs et positives pour se faire confiance », exprime-t-elle. Son positivisme a été récompensé puisque depuis notre entretient, le gouvernement québécois a autorisé le retour à l’entraînement pour les athlètes de pointe qui vivent en zone rouge.

« Mon message aux gens, c’est qu’il faut continuer de bouger », exprime Rose Rhéaume. Crédit: Facebook

Rose Rhéaume 

Membre du Studio Unis de Donnacona, Rose Rhéaume est une autre athlète de la région de Portneuf. Elle se spécialise dans le kata, qui est une discipline d’enchaînement de techniques codifiés qui simulent un combat. Âgée de 19 ans, elle pratique le karaté depuis 11 ans et enseigne ce sport depuis quatre ans. Elle a participé à de nombreuses compétitions aux niveaux nationaux et internationaux. Lors de la présentation des Championnats nationaux juniors 2019 de karaté à Edmonton, Rose s’est distinguée en remportant une médaille d’or en kata individuel. Cela l’a conduit aux Jeux panaméricains qui se déroulaient en Équateur à la fin août 2019.

Le salon transformé en salle de karaté

Avec son père, ils ont transformé le salon en salle de karaté. « On s’est dit, ce n’est pas vrai que notre monde va arrêter de bouger. On va essayer de garder leur santé mentale aussi forte que possible. Donc, nous avons transféré tous nos cours par caméra », explique Rose. Cette expérience n’est pas nouvelle pour elle puisque son entraîneur demeure en Floride et qu’ils utilisent cette méthode depuis plus de quatre ans. « Au début de la quarantaine, on a tous pris ça un peu négativement en se retrouvant brimés par la situation. Cependant, plutôt que de se concentrer sur ce qu’on ne peut plus faire, de notre côté, on s’est dirigé vers ce qu’on pouvait faire », mentionne Rose.

Rose Rhéaume mentionne l’importance des amis et du cercle social pour se motiver. Crédit: Facebook

Il en est de même pour les athlètes et les compétitions, car il est maintenant pratique courante de participer à des tournois en ligne. « On peut s’enregistrer, puis expédier notre vidéo et ensuite recevoir une note. On peut aussi choisir de faire notre kata en direct avec les arbitres » indique Rose.

Bouger et se motiver

Elle souligne également l’importance de se motiver afin de conserver son calibre de compétition. Pour cela, les amis et le cercle social représentent une bonne occasion d’encouragement. Le simple fait d’écrire ou de s’entraîner en ligne avec une connaissance est une autre manière de briser la routine. « Mon message aux gens, c’est qu’il faut continuer de bouger. Juste de sortir dehors et aller chercher l’énergie du soleil, c’est déjà très bénéfique », conclut-elle.

Photo principale: Katerine Savard souligne l’importance de demeurer positif et de se faire confiance. Crédit: Archives, InfoPortneuf

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