Bac vert: encore beaucoup de travail pour le démystifier
NEUVILLE | Sans aucun doute, le confinement a poussé les gens plus qu’à l’habitude à faire du ménage dans leur garage, leur remise et autre. Le printemps n’aura donc pas été de tout repos pour les employés de la Régie régionale des gestions de matières résiduelles de Portneuf (RRGMRP), qui coordonne les six écocentres de la région de Portneuf. Afin de mieux outiller les citoyens des 23 municipalités qu’elle dessert, l’organisme a lancé le 7 juillet dernier, une capsule vidéo afin de mieux conscientiser.
« Généralement avec le printemps c’est une période où il y a un plus grand volume de matière, mais là avec la COVID-19 et le confinement [que ça entraîné] on a constaté une augmentation extraordinaire on avait plein de matières qui n’allaient pas dans le bon bac », explique Bernard Gaudreau, président de la RRGMRP.
Le nombre croissant de matières « indésirables » trouvées au recyclage a obligé la Régie à engager deux employés à temps plein afin d’effectuer le tri nécessaire des bacs verts acheminé à Neuville. « En ce moment, on a constaté que les camions étaient remplis de contaminants. On a dû augmenter le nombre d’employés pour favoriser le tri et enlever toutes les matières qui sont encombrantes », ajoute M. Gaudreau.
Éviter l’enfouissement
À l’écocentre de Neuville, la maison mère, tout est réparti dans différents compartiments. Les nombreux intrus du recyclage sont donc triés selon ce système. « Par exemple un bidon de peinture […], on a des compartiments qui y sont dédiés aux et il y a [ensuite] des entreprises qui revalorisent cette matière-là [qui vont s’en occuper] », indique le président de la RRGMRP.
« Notre objectif c’est d’éviter le plus possible que l’enfouissement que ça soit les métaux ou autre chose », renchérit-il.
D’ailleurs, sans vigilance, la revalorisation de l’entièreté du lot de matières recyclables peut être compromise. « Si les gens [mettent au recyclage] des galons de peinture pleins ou de l’huile, ça contamine les bonnes matières », souligne Dominique Genois, coordonnatrice à la RRGMRP.
Du contenu recyclé aberrant
M. Gaudreau constate qu’il y a également une certaine pédagogie et sensibilisation à effectuer auprès des citoyens. « J’ai été plus qu’estomaqué, j’ai été totalement renversé. J’ai vu des bidons pour mettre de l’essence, des bombonnes de propane et on a déjà même retrouvé des têtes d’orignaux ! », s’exclame Bernard Gaudreau.
Ce dernier croit que lorsque les gens sont devant le doute, ils recyclent au lieu de jeter. « Alors que devant le doute, on devrait se dire que c’est probablement un déchet ou des matières dédiées à l’écocentre », insiste-t-il.
« Le bac vert c’est le plus populaire des trois. On met tout ce qui peut aller dedans parce que c’est en plastique, en styromousse ou parce que c’est un jouet. Je pense que les gens sont quand même de bonne foi dans la pratique, mais malheureusement il y a trop de matières dans le bac vert qui ne devraient [habituellement] pas s’y retrouver » — Bernard Gaudreau
Consulter les bons outils
Au début du mois de juillet, la RRGMRP a lancé une campagne de sensibilisation avec une capsule vidéo mettant en vedette la plupart des items indésirables trouvés au recyclage. À défaut de ne pas pouvoir tenir de portes ouvertes cette année en raison de la pandémie, Bernard Gaudreau, invite la population à consulter le guide des bonnes pratiques de recyclage sur le site Internet de la Régie.
« L’an prochain, on va reprendre l’activité et on invite la population à venir voir ce qui en est de leur site de traitement. On a toute l’information nécessaire, on a même des jeux et des questionnaires », mentionne le président de la Régie.
« Devant le doute jeter vos items ou encore mettez-les de côté et venez visiter les écocentres c’est gratuit pour le membre de la Régie. Ça vous permet de valoriser les matières et d’éviter l’enfouissement », conclut-il.
Photo d’en-tête: Capture d’écran capsule vidéo RRGMRP