Québec octroie 2,5 millions pour les victimes de violence

Québec octroie 2,5 millions pour les victimes de violence

QUÉBEC | Le gouvernement du Québec a annoncé le 27 mars dernier un soutien supplémentaire de 2,5 millions pour les personnes victimes de violence. Cette somme servira entre autres à combler les besoins des organismes d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Pour Martine Labrie, directrice de la Maison Mirépi à Saint-Raymond, c’est une aide qui est plus que nécessaire.

Cette aide d’urgence apportée par Québec s’ajoute aux 181 millions de dollars sur cinq ans, annoncés lors de son budget du 10 mars dernier. Une initiative qui servira à couvrir des frais d’hébergements et de transport ou pour des heures supplémentaires réalisées.

Un certain soulagement pour Martine Labrie qui se voit ajouter une logistique supplémentaire à son établissement. « C’est sûr que ça va aider, parce que nous, par exemple, les personnes quand elles sont confinées, ça nous ajoute de l’entretien [pour respecter les mesures d’hygiène]. Ce sont des dépenses qui ne sont pas prévues. C’est certain que ça va être aidant », souligne-t-elle.

Un coup de main apprécié, mais qui, dans les faits actuels, ne change en rien à la situation des femmes présentement aux prises avec un conjoint violent. « C’est inquiétant, parce qu’à cause du confinement, les femmes ne peuvent pas prendre le téléphone étant donné que leur conjoint est là [avec elle] », indique Mme Labrie.

Un stress supplémentaire

Le Québec étant « sur pause » jusqu’au 13 avril, la crise sanitaire du COVID-19 met également en branle les moyens entrepris pour sortir les femmes violentées de leur enfer quotidien. « Toutes les démarches que les femmes pouvaient faire sont sur pause, que ce soit la visite de logements ou même des démarches légales. Pour nous, ça va avoir comme conséquence qu’elles vont rester plus longtemps [chez nous] », ajoute la directrice de la maison Mirépi.

Un appel à la population

Le Premier ministre François Legault a pris le temps de souligner cette problématique lors de son point de presse quotidien de vendredi dernier. « Je veux faire un appel à tous les Québécois, les voisins, la famille un peu plus éloignée, soyez vigilant. Si vous êtes au courant qu’un enfant ou une femme subit de la violence appeler la police » a déclaré M. Legault.

Un message, qui, selon Mme Labrie, a permis aux gens de réaliser que la violence conjugale est toujours présente malgré la COVID-19. « J’étais contente de voir qu’on en parle dans le point de presse de la violence conjugale et de la clientèle vulnérable, pour que les gens soient un peu plus à l’affût. C’est sûr que c’est bien d’essayer d’impliquer la population, comme il l’a fait avec son appel aux bénévoles », lance-t-elle.

D’un autre côté, la directrice de la maison Mirépi a du mal à saisir comment les gens pourraient signaler la présence d’un problème. « En même temps, lorsque tu es dans ta maison, entre quatre murs, je me dis que ce n’est pas évident [de porter attention] », explique cette dernière.

Mme Labrie insiste pour dire que des intervenantes sont disponibles 24/7 sur la ligne téléphonique de la maison Mirépi au 1 800 361-4811 ou encore par courriel au mirepi.intervenante@derytele.com.

Photo: Pexels

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