Saint-Raymond: en croisade contre les inondations

Saint-Raymond: en croisade contre les inondations

SAINT-RAYMOND | Après les importantes inondations de 2012 et 2014, Saint-Raymond a entrepris « une véritable croisade » afin de trouver des solutions durables aux inondations par embâcle sur glace.

« On a tenu la flamme allumée depuis tout ce temps-là », déclarait le maire Daniel Dion en introduction de la séance d’information publique du 25 février au Centre multifonctionnel de Saint-Raymond.

Comme on sait, le point central du problème est la rétention du frasil en amont du centre-ville, pour empêcher cette matière de venir y bloquer la libre circulation de l’eau.

« Ce qui a été fait à date est encourageant et porte ses fruits », a dit le premier magistrat.

Aménagement, réfection et imperméabilisation de digues, outils de mesure sur la rivière, caractérisation, utilisation de pelles pour créer un chenal, enlèvement de roches sous le pont Tessier, manoeuvres au barrage estacade, estacade flottante, seuil rocheux, et de façon plus expérimentale au jeu des essais et erreurs, fil chauffant, air chaud, injection d’eau tempérée dans la rivière.

« C’est une foule d’actions sur la rivière pour contrôler le frasil qui descend et se stocke au centre-ville et pour s’assurer que nous avons un canal d’écoulement lors des débâcles au printemps ».

Parmi les spécialistes de la question, Brian Morse qui travaille au dossier de la Sainte-Anne depuis les débuts des études en 2014, recommande la reconstruction du barrage de Chute-Panet, une idée depuis longtemps évoquée et examinée.

« Cela permettrait de jouer sur le niveau de l’eau et ainsi casser le couvert de glace pour l’évacuer […] J’ai beaucoup d’espérance là-dedans», explique le chercheur de l’Université Laval.

Importante complication toutefois : le barrage, qui n’appartient pas encore à la Ville, est sur un terrain qui a jadis accueilli une papeterie, terrain qu’il faudra donc décontaminer.

L’an dernier, Saint-Raymond a obtenu une subvention de 2,7 millions pour des travaux sur trois ans, montant qui n’inclut pas la reconstruction du barrage Panet. Il comprend toutefois l’enlèvement dès l’été prochain de la quarantaine de caissons de 5 mètres par 5 mètres remplis de pierre, qui servaient historiquement à retenir le bois de la drave. Ils s’échelonnent sur 3,5 kilomètres, et participent à la rétention des glaces.

Les intervenants lors de cette soirée d'information : François Dumas (Ville), Stéphane Genois (Comité Rivière), Brian Morse (Université Laval), Daniel Dion (maire), Christian Julien (Ville), Thomas Simard-Robitaille (Université Laval), Claude Beaulieu (Environnement Nordique). Crédit: Gaétan Genois

On étudie aussi la possibilité de draguer la rivière sur environ un kilomètre dans le secteur du débarcadère. Ces deux interventions ont déjà obtenu un aval rapide du ministère de l’Environnement.

Selon le chercheur Thomas Simard-Robitaille, grâce à l’opération des vannes du barrage estacade, on a réussi à retenir le couvert de glace en amont, plutôt qu’en aval de l’ouvrage. L’estacade flottante et le seuil enroché (en partie construit et qui sera complété l’été prochain) ont permis au couvert de glace de ne pas décoller et se retrouver au centre-ville. Sans cette mesure, on se retrouverait avec un tiers de glace de plus au centre-ville, ce qui équivaut à 110 kilotonnes, soit une épaisseur supplémentaire, répartie sur 1,8 km, de 115 cm.

De son côté, le directeur des opérations pour la Ville, Christian Julien, a fait la comparaison entre les hauteurs de dégagement sous les ponts, pour 2019 et 2020 : pont Tessier, 12 pieds (4 pieds en 2019); Pont Chalifour, 10,5 pieds (3 pieds en 2019); pont de la rivière Bras-du-Nord, 8,5 pieds (4 en 2019).

Actuellement, rajoute M. Julien, un embâcle est formé au km 10,5, sur 500 mètres. Cet embâcle ralentit le frasil et un éventuel train de glace vers le centre-ville.

Évidemment, beaucoup d’autres informations ont été livrées lors de cette rencontre publique d’une heure quinze minutes à laquelle ont assisté 120 personnes lundi dernier.

Les divers intervenants étaient le d.g. de la Ville François Dumont; le président du Comité Rivière Stéphane Genois (organisme qui se veut la courroie de transmission et l’intermédiaire entre le divers intervenants); le chercheur Brian Morse; la maire Daniel Dion; le directeur du Service des travaux publics et services techniques Christian Julien; le chercheur Thomas Simard-Robitaille; et le spécialiste de la firme Environnement Nordique Claude Beaulieu.

Photo d’en-tête: La rivière Sainte-Anne au centre-ville, photo prise le 26 février 2020. Crédit: Gaétan Genois

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