Portneuf-Jacques-Cartier : Vos candidats au débat

Portneuf-Jacques-Cartier : Vos candidats au débat

Quelques mots et quelques échanges en haussement de ton, mais un débat somme toute plutôt intéressant, respectueux et poli. C’est ce à quoi l’électorat de Portneuf-Jacques-Cartier a eu droit mardi soir le 8 octobre sur les ondes de la télé communautaire.

Le débat, présenté en direct de la salle du conseil de Saint-Raymond, a réuni cinq des six candidats en lice en vue de l’élection générale du 21 octobre prochain au Canada. Seul le candidat du NPD David-Roger Gagnon n’y a pas pris part.

Les participants étaient (dans l’ordre où il apparaîtront sur le bulletin de vote) : Luca Abbatiello, du Parti populaire du Canada (PPC); Mathieu Bonsaint, du Bloc québécois (BQ); Marie-Claude Gaudet, du Parti Vert du Canada (PVC); Joël Godin (député sortant), du Parti conservateur du Canada (PCC); et Annie Talbot, du Parti libéral du Canada (PLC).

Animé par le journaliste Michel Beausoleil, le débat a abordé quatre grands thèmes : l’économie, les changements climatiques, la culture et les médias locaux, et le communautaire.

Mais avant d’aborder le premier thème, chacun des candidats a eu droit à trois minutes pour se présenter. Comme dans le cas de toutes des interventions thématiques, l’ordre de présentation a été déterminé au hasard.

Voici en résumé ce qu’on dit les candidats.

(Présentés ici dans l’ordre où il apparaîtront sur votre bulletin de vote)

 

LUCA ABBATIELLO, PARTI POPULAIRE DU CANADA

« Je suis né dans un four à pizza », a lancé le candidat du PPC pour débuter sa présentation personnelle. Fils de restaurateur et lui-même dans ce métier, Luca Abbatiello est le proprio du Snack Branché, à Québec, et s’implique également dans le domaine immobilier.

« La création du PPC en 2018 par Maxime Bernier, était l’occasion de défendre les idées que je partage avec le parti qui veut faire la politique autrement. Je ne suis pas un politicien, mais plutôt un défenseur des valeurs canadiennes. Le budget d’un pays doit être comme celui d’une entreprise et doit être rentable », a-t-il déclaré.

Sur le thème de l’économie, Luca Abbatiello propose de faire passer le taux d’immigrants économiques de
26 % à 50 %, et de faire entrer rapidement ces gens sur le marché du travail. Le PPC réduirait le délai d’embauche de travailleurs étrangers de 10 à deux mois.

Son parti, explique-t-il, est le seul à vouloir diminuer le nombre d’immigrants, mais à mieux les encadrer.

Sur le plan strictement économique, il prône une diminution des impôts aux PME et l’élimination des subventions aux grandes entreprises.

Ardent défenseur de la loi de l’offre et la demande, « les subventions sont néfastes pour la recherche de solutions aux problèmes que vivent les entreprises », dit-il, citant en exemple le journal français Le Canard enchaîné, qui selon lui serait le seul à ne pas être subventionnée et qui pourtant fait des profits.

« Les médias doivent s’adapter aux nouvelles réalités. Les géants devraient être vus comme des alliés qui peuvent offrir une plateforme au monde pour notre culture ».

Luca Abbatiello nie catégoriquement la lutte aux changements climatiques, qui d’après lui est sans fondement scientifique et représente des coûts énormes.

 

MATHIEU BONSAINT, BLOC QUÉBÉCOIS

Le candidat du Bloc québécois s’est présenté en tant que fils de cultivateur originaire de Rivière-du-Loup. Bachelier en génie forestier, Mathieu Bonsaint a fait carrière aux Ressources naturelles dans le secteur forêt.

Il milite au sein de l’exécutif du Bloc depuis huit ans, dont quatre à titre de président.

« Je crois que le Bloc représente les gens qui croient à la souveraineté, parce que le gouvernement fédéral intervient de plus en plus dans les programmes des provinces », soutient M. Bonsaint.

Sur le thème de l’économie, Mathieu Bonsaint se prononce pour une tranche d’impôt de 3 % sur les revenus des géants du web au Canada, pour réinvestir cet argent dans les médias écrits.

Il prône la cession aux provinces du domaine des télécommunications, dénonçant du même coup le fait que faute d’arrangement possible, les citoyens riverains du fleuve n’ont pas accès au service de télévision communautaire.

« L’environnement c’est nous, clame Mathieu Bonsaint, et non seulement le Bloc ».

Avec ses abondantes ressources naturelles, vent, eau, forêt, la transition énergétique est faite pour le Québec.

Selon  son parti, le projet Énergie Est est difficilement conciliable.

Sur le sujet du thème communautaire, Mathieu Bonsaint croit que la protection des caisses de retraite est prioritaire. Il cite notamment le cas de la papetière Bowater de Donnacona. Certains employés, pas tous, selon lui, ont réussi à sauver leur fond de pension, d’autres seulement un peu. Il faudrait donc une loi pour que les fonds de pension soient protégés advenant la faillite ou la fermeture d’une entreprise.

 

DAVID ROGER GAGNON, NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE

La candidat du Nouveau parti démocratique, David Roger Gagnon, n’a pas participé au débat.

Par ailleurs, Le Martinet / InfoPortneuf a demandé à deux reprises par courriel les coordonnées de M. Gagnon, mais nous n’avons obtenu aucune réponse.

 

MARIE-CLAUDE GAUDET, PARTI VERT DU CANADA

Trente ans en affaires, courtier immobilier, agricultrice et finalement dans les services financiers. C’est ainsi que la candidate du Parti vert du Canada Marie-Claude Gaudet a résumé sa carrière.

Elle a également évoqué son passé sportif, alors qu’elle a fait partie de la sélection olympique aux Jeux olympiques de 1980 à Moscou, jeux qui avaient été boycottés par les pays occidentaux. Elle a eu l’occasion de se reprendre aux Jeux panaméricains où elle a remporté une médaille d’argent.

C’est alors qu’elle siégeait comme conseillère municipale qu’elle a eu la piqûre de la politique. Elle a choisi le Parti vert parce que, croit-elle, cette élection est un référendum sur le climat.

Au niveau économique, la question de la main-d’oeuvre et de l’immigration revient également dans les propos de la candidate verte, qui souligne la difficulté au niveau de la reconnaissance des compétences de immigrants.

Pour Mme Gaudet, « les retraités qui veulent revenir sur le marché du travail sont désavantagés au point de vue fiscal ». Une révision de ces mesures, croit-elle, permettrait de combler plusieurs postes.

L’amélioration du transport collectif permettrait plus de mobilité pour aller travailler à travers la circonscription. Elle prône un train grande fréquence, disponible et facile d’accès. L’internet haute vitesse est aussi une question à solutionner.

Sur le thème de la culture et des médias, la candidat verte a rappelé la problématique des revenus publicitaires, alors que les géants du web ne paient pas leur juste part.

Pour Marie-Claude Gaudet, on ne doit plus parler de changements climatiques, mais bien d’urgence climatique. Au niveau politique, la protection de l’environnement est le but premier du Parti vert. Alors que les cibles de Paris parlent de 30 % de réduction des émissions, le Parti vert parle plutôt de 60 %.

Sur la question communautaire, le Parti vert de Marie-Claude Gaudet prône l’établissement d’un revenu minimum garanti.

 

JOEL GODIN, PARTI CONSERVATEUR DU CANADA

Le député sortant du Parti conservateur du Canada, Joël Godin, est entré dans le vif du sujet.

« J’ai eu le privilège de vous représenter pendant les quatre dernières années et je crois avoir répondu adéquatement à vos attentes, et humblement avoir fait un bon travail ».

C’est celui des cinq qui avait un bilan à défendre. Il estime avoir initié des projets concrets qui répondent aux gens. « Ma loyauté et mon dévouement sont votre garantie que je suis le meilleur choix », a-t-il prétendu.

« L’économie est aussi importante que l’environnement, il faut trouver des solutions aujourd’hui pour un avenir meilleur », dit le candidat conservateur.

Joël Godin a interpellé la candidate libérale, en évoquant un projet de coopérative de travailleurs étranger pour lequel le gouvernement libéral a dit non.

Lui-aussi prône un allégement fiscal pour les aînés qui veulent retourner sur le marché du travail. « Le PLC a dit non aux régions, pour une mesure qui ne coûtait rien », a-t-il déclaré.

À quoi la Libérale a rétorqué qu’une seule mesure ne permet pas de dire que le gouvernement a dit non aux régions.

Sur la culture et les médias, Joël Godin dit toujours avoir fait en sorte d’aider les médias et la diffusion de la culture.

À titre de défenseur des régions, il dénote un problème de structure au niveau des médias, pour lesquels il faut trouver des solutions permanentes, « afin que les médias locaux puissent respirer ».

Le député sortant, comme son parti, reconnaît que l’action humaine a une influence sur le climat. Joël Godin se dit évidemment très sensible à cette question. « Il faut réglementer nos super pollueurs », dit-il.

Sur la question  communautaire, Joël Godin a rappelé que Portneuf-Jacques-Cartier compte plus de 500 organismes. « Il faut valoriser ces bénévoles, on ne pourrait pas payer le tarif horaire de ces gens qui sont l’oxygène de nos communautés ».

 

ANNIE TALBOT, PARTI LIBÉRAL DU CANADA

La candidate du PLC Annie Talbot s’est définie d’abord comme une mère de famille de quatre enfants et une petite fille. « C’est une partie important de ma vie au cours des 30 dernières années », a-t-elle dit.

Trente ans est également le chiffre qu’elle évoque pour parler de son expérience en gestion, en gouvernance et en administration d’organismes différents. Des organismes à caractère culturel et communautire, essentiellement à but non lucratif, « pour lesquels j’ai eu à mettre ma compétence et ma détermination au service de ceux-ci ». Festival d’été, Musée de la Civilisation, OSQ, Musée du Québec sont du nombre.

« On m’a invitée à me lancer en politique et j’ai répondu oui, parce que je crois que les valeurs d’inclusion, d’équité et d’empathie du PLC me rejoignent personnellement », déclare Mme Talbot.

Sur le premier thème abordé, Annie Talbot déclare que l’économie doit être au service des citoyens. « C’est ce que le PLC a fait au cours des quatre dernières années ». Au bilan, le gouvernement a créé une classe moyenne forte en investissant dans les gens, et contribué à créer un million d’emplois, la plupart à temps plein, et a commencé à travailler à l’assouplisement des règles en matière d’immigration.

Pour elle, l’augmentation de l’immigration qualifiée et bien encadrée est la clé de la problématique de la main-d’oeuvre.

Côté culture, Annie Talbot a rappelé le soutien et le réinvestissement majeur du PLC fait au cours des quatre dernières années en culture et les médias, des éléments qui permettent de partager ce qui nous unit.

Réélus, les Libéraux imposeront les géants du web, ce qui rapportera 730 millions annuellement, dit-elle. Les médias ont une place importante en tant qu’agents neutres dans le partage de l’information.

Annie Talbot croit que la question des changements climatiques doit se poser au-delà de l’engagement partisan, mais de la réalité d’une lutte de l’humanité envers des changements qu’on peut encore contrer. Plusieurs mesures peuvent aider, taxe du carbone, plantation de deux milliards d’arbres, rénovation verte des maisons, bannissement d’ici 2021 du plastique à usage unique, etc.

Dans le communautaire, Annie Talbot affirme que son gouvernement a sorti 900 000 personnes de la pauvreté, dont 300 000 enfants.

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