École Marie du Saint-Sacrement : l’art du vivre-ensemble

École Marie du Saint-Sacrement : l’art du vivre-ensemble

À la fin de l’année dernière, une vingtaine d’élèves de 2e et 3e année de l’École Marie du Saint-Sacrement ont pris part à un projet d’envergure. Avec d’autres élèves de l’École de l’Excellence à Québec, ils ont réalisé un bas-relief sonore qui leur a donné l’occasion d’exprimer leur vision quant à l’avenir du monde, dans l’optique de mieux vivre ensemble.

« Si vous aviez le pouvoir de changer les choses, qu’est-ce que vous feriez pour améliorer le vivre-ensemble ? »

C’est en substance la question adressée aux élèves de l’école primaire de Saint-Léonard-de-Portneuf qui ont pris part à un important projet mêlant réflexion et art.

Le besoin de construire « ensemble »

Intitulé « Bas-relief pour notre terre. Ensemble, Vivre ! », le projet a notamment été conçu par Joëlle Tremblay, artiste multidisciplinaire œuvrant dans la communauté, et Abdelwahed Mekki-Berrada, anthropologue de l’islam, des migrations forcées et de la santé mentale.

Le projet s’est amorcé en février 2017, quelques jours après l’attentat perpétré contre la Grande mosquée de Québec, dans un moment d’échanges entre une famille, une artiste et des étudiants.

Il a été inspiré par une petite fille âgée de huit ans qui construisait ce jour-là, dans son salon, une mosquée de carton avec un grand cœur rouge trônant au sommet du minaret. « C’était comme si elle voulait montrer aux adultes que l’humanité pouvait encore construire du sens par l’expression artistique », indique Joëlle Tremblay.

Le projet s’est par la suite graduellement défini : la réalisation d’une œuvre collective, « Et si les murs parlaient ? », auquel ont pris part des élèves de 2e et 3e année de l’École Marie du Saint-Sacrement et de l’École de l’Excellence, une école musulmane de Québec.

« On a été approché par École en réseau afin de prendre part au projet, et nous avons accepté avec plaisir », fait savoir Brigitte Larivière, directrice de l’École Marie du Saint-Sacrement.

Un processus de réflexion et de création

Sophie Robitaille, enseignante à l’école de Saint-Léonard-de-Portneuf qui s’est impliquée dans le projet, raconte : « Il y a eu tout un processus qui a permis aux élèves de réfléchir au vivre-ensemble. Certains sont partis sur le fait que les enfants devraient pouvoir s’habiller de la même façon pour effacer les différences, d’autres ont évoqué une langue universelle afin de pouvoir communiquer avec tous les habitants de la planète, d’autres encore sont allés dans des choses plus personnelles, comme le souhait que leurs parents se remettent ensemble. »

« Madame Sophie » avec une reproduction de l’oeuvre que les élèves commentent.

Après le temps de la réflexion est venu celui de la création. Chaque élève a réalisé un carré d’argile en représentant dessus sa vision du vivre-ensemble.

Ces fragments ont été réunis avec ceux réalisés par les élèves de l’école à Québec, ce qui a permis de créer un bas-relief. Les enfants ont pu comprendre que chaque petit carré était nécessaire à l’ensemble.

Une œuvre exposée au Musée des beaux-arts de Montréal

Après un vernissage en octobre dernier à l’École d’art de l’Université Laval, le bas-relief a été exposé au Musée des beaux-arts de Montréal.

En se penchant sur l’œuvre, on peut y entendre des témoignages des élèves qui ont été enregistrés préalablement et qui sont diffusés par un haut-parleur derrière le mur.

« Moi je me souviens d’avoir dit qu’il est important de partager », se rappelle une élève de Marie du Saint-Sacrement. « Moi j’expliquais qu’il est important de protéger la nature, qu’il ne faut pas couper des arbres pour rien, car c’est notre oxygène », raconte une autre.

Les élèves impliqués dans le projet ont d’ailleurs pu admirer leur œuvre au musée lors d’un déplacement à Montréal.

Les élèves posent à côté du bas-relief sonore exposé au Musée des beaux-arts de Montréal. 

« Notre école se trouve dans un petit milieu où il n’y a pas beaucoup de différences culturelles, et rien que la visite à Montréal a permis aux enfants de s’ouvrir sur le monde, de réfléchir sur le vivre-ensemble », explique Sophie Robitaille.

Chaque élève s’est vu remettre une photo du carré d’argile qu’il avait réalisé.

Une chose est certaine, ils auront pu vivre une expérience unique, avec des valeurs comme la tolérance, la solidarité et le partage en ligne de mire. « Je ne savais pas du tout que ça allait prendre autant d’ampleur, ça a vraiment été très touchant comme expérience », conclut Mme Robitaille.

Photo principale : une reproduction de l’œuvre entourée des élèves impliqués dans le projet.

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