L'accordéoniste Robert Boutet, une carrière bien remplie

L'accordéoniste Robert Boutet, une carrière bien remplie

Cinquante ans de vie artistique, voilà un parcours qu’on ne voit pas tous les jours. Les 13 et 14 mai derniers, on soulignait justement le demi-siècle de vie consacré à la musique traditionnelle par le Christinois Robert Boutet.

Né d’une famille où la musique était omniprésente, son oncle était Charles Lavallée, qui jouait avec l’orchestre MT. En outre, sa mère jouait de l’accordéon et du violon. Également parmi ses oncles, le folkloriste bien connu Philémon Trudel, qui a animé nombre de galas au cours de sa vie.

Comme son père s’occupait de politique et a été maire de la paroisse, il y avait beaucoup de « partys » de politique où la musique avait une bonne place.

Robert Boutet a eu son premier accordéon dès l’âge de huit ans. « C’était un vieil accordéon, commente-t-il, qui perdait de l’air partout. Ma mère m’a montré quelques pièces et j’ai commencé à pratiquer ».

Lorsqu’il a commencé à travailler au tout début de son adolescence, le jeune Robert s’est acheté un accordéon « flambant neuf » au coût de 35 $, se souvient-il, au magasin de M. Gilles Châteauvert de Saint-Raymond.

« Dans la famille, tout le monde faisait de la musique, dit-il. Un de mes frères s’est mis à jouer de la guitare et un autre du piano. Après la messe, c’était le gros party ! »

Au milieu des années ’60, ça devient plus sérieux. Avec son frère Léo à la batterie et René Jobin qui chantait et jouait de la guitare, il anime notamment plusieurs noces.

En 1970, il est appelé à remplacer le populaire Denis Côté (qui venait de décrocher un contrat de télévision) dans les « Blue Boys » de Gédéon Matte. Il y passe les 18 années suivantes.

« On a joué beaucoup de musique, vous pouvez être sûr de ça », clame-t-il. Jusqu’à 125 ou 130 soirs pas année. Partys de cabane à sucre, enterrements de vie de garçon le soir et noces le lendemain, puis la fête se continuait ailleurs.

À la fin de son aventure avec les Blue Boys, Robert Boutet commence à se faire accompagner au clavier et au chant par sa fille Caroline et d’autres musiciens. Pendant une quinzaine d’années, ils se produiront surtout à la cabane à sucre La Bonne Fourchette.

Des amis de Sorel les y ont entendus, et leur ont permis d’aller jouer dans cette région. Drummondville, Saint-Marcel, Yamaska, Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières, etc., sont des villes où Robert Boutet a eu l’occasion de se produire à maintes reprises.

Il aime maintenant se produire dans les festivals, avec Caroline ou d’autres musiciens si celle-ci n’est pas disponible.

Il a aussi fait beaucoup de musique avec celui qui fut son professeur, Gilles Paré et les amis musiciens de ce dernier. C’est notamment M. Paré qui lui a montré à jouer de l’accordéon trois rangées.

Gilles Paré, qui était également fabricant d’accordéons, décédait en 1987. Robert Boutet, déjà initié à cet art auprès du maître, prit la relève en utilisant l’outillage, le matériel et bien sûr le savoir-faire laissés par M. Paré. Fabricant d’abord des accordéons une rangée, il fabrique maintenant des trois rangées depuis une dizaine d’années.

On ne saurait passer sous silence ses enregistrements musicaux auprès de musiciens comme Georges Hamel, ou encore André Proulx avec lequel il a participé à une production lors du passage à l’an 2000, et qui leur a valu un Félix.

Dans sa carrière, Robert Boutet est allé en France, aux États-Unis, en Ontario, et partout au Québec. « On a voyagé, on a eu du plaisir », dit-il.

À travers tout cela, il a conduit des autobus scolaires pendant 47 ans, a eu une ferme porcine, et a produit du bois… « Je n’ai pas arrêté tellement », confie-t-il.

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Avec son épouse Thérèse

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