Persévérance scolaire : Joé Juneau affirme que le hockey-école a des répercussions majeures
Cette année encore, les Journées de la persévérance scolaire, lesquelles se sont déroulées du 15 au 19 février, avaient pour objectif de « mobiliser et activer la communauté autour des jeunes pour leur parler d’efforts, de persévérance, des risques du décrochage scolaire et des avantages d’un diplôme ». À titre de co-porte-parole de cet événement provincial, Joé Juneau en a profité pour nous parler des retombées du programme de développement hockey-école qui a été implanté à l’école du Perce-Neige, en septembre dernier.
Comme tout le monde le sait, Joé Juneau est à l’origine du Programme de développement des jeunes du Nunavik axé sur le hockey. Depuis une décennie, ce dernier voit ceux qui le portent utiliser « le sport en lien avec l’école et l’éducation pour le bon développement des jeunes ». À Pont-Rouge, le projet-pilote du programme hockey-école repose sur les mêmes bases et les résultats de son déploiement sont observables tant en classe que sur la glace.
Dans un rapport dont nous avons obtenu copie, la directrice Ninon Brière soutient qu’elle a « de la difficulté à établir une corrélation quant aux effets du hockey jumelés au soutien au comportement positif », soit la nouvelle philosophie d’intervention adoptée par Perce-Neige. Il en est ainsi, car tous les groupes, qu’ils participent au programme hockey-école ou pas, ont eu des résultats « très semblables » en ce qui a trait au nombre d’avis d’intervention (correspond au nombre de manquements majeurs). Cela dit, Mme Brière affirme « qu’avec la même composition de groupes, sans le programme hockey-école, la mobilisation et la motivation des élèves seraient différentes ». Les pratiques de hockey et la possibilité d’en être exclu, advenant un manque de persévérance ou de mauvais comportements à l’école ou à l’aréna, auraient notamment pour conséquence que « les devoirs sont faits et remis à temps; les plans de travail se déroulent mieux que prévu; les élèves sont engagés dans leurs apprentissages ».
Au chapitre des résultats disciplinaires, la directrice de Perce-Neige dévoile, chiffres à l’appui, que mis à part un groupe composé d’élèves plus forts qui participent à un programme d’enrichissement du curriculum vitae par l’apprentissage de la langue anglaise, « les groupes participant au hockey sont aussi ou plus performants que les autres » du même niveau. Si on écarte la notion de niveau, force est de constater que « les élèves qui participent au hockey-école performent mieux que leurs congénères ». Pour Ninon Brière, « cela reflète bien l’impact d’un projet enivrant et d’envergure sur les élèves jumelé aux actions bienveillantes du soutien au comportement positif ».
Sur la glace, lit-on dans le rapport qu’a rédigé Joé Juneau, quatre tests ont été faits à la douzième pratique. À ce moment, les cinquante-deux élèves de deuxième et troisième année qui participent au programme ont eu à faire un tour de patinoire en patin avant, un tour de patinoire en patin arrière, à contrôler la rondelle et à faire preuve de rapidité. Ces mêmes tests ont été répétés à la quarante-sixième pratique et les résultats alors obtenus sont qualifiés de « formidables » par Juneau. Il faut dire que les pourcentages d’écart entre le plus faible et le plus fort (sur la moyenne du groupe) pour les différents tests ont littéralement fondu et que les moyennes de groupe ont fait tout un bond. « Il est évident que de tels progrès ont des répercussions majeures sur nos jeunes au niveau de leur confiance et de leur estime de soi », en conclut celui qui se réjouit, par ailleurs, que les enfants inscrits dans le hockey mineur aient aussi connu une progression marquée au cours des dernières semaines. Cela lui fait dire que le programme, lorsqu’il est bien appliqué et enseigné, profite « équitablement à tous les participants », et ce, peu importe leur habileté initiale.
Pour Joé Juneau, il est clair que le programme hockey-école a eu un grand « impact au niveau du développement » de ceux qui y sont inscrits. Il dit voir comme un « bonus » les bonnes notes scolaires des élèves et espère maintenant que la motivation grandissante dont ces derniers font preuve saura convaincre la Commission scolaire de Portneuf (CSDP) de collaborer à l’élargissement du programme dès l’an prochain. Tout dépendrait d’elle, a-t-on appris, car jusqu’ici, M. Juneau s’est engagé à implanter le programme à Pont-Rouge, Donnacona, Saint-Marc et Saint-Raymond, les quatre municipalités concernées ont accepté d’offrir gratuitement le temps de glace requis et le gouvernement provincial a dit vouloir continuer d’appuyer le programme. Il faut ajouter à cela que diverses demandes d’aide financière ont été reçues positivement ou sont en voie de l’être, qu les équipes-écoles ont donné leur approbation au projet et que les parents intéressés ont été rencontrés dans trois des quatre écoles. Ne manque donc qu’une confirmation de la CSDP qui, moyennant environ 80 000 $, permettrait à deux cent vingt-cinq jeunes de la région de participer au programme de développement hockey-école. Cette somme correspond aux salaires des éducateurs physiques et des instructeurs nécessaires à l’élargissement du programme. Mentionnons que la CSDP n’a pas eu à investir dans le projet-pilote et qu’elle s’est impliquée lors des rencontres qui ont été faites dans les écoles où le programme pourrait être implanté.
Un projet-pilote concluant
« Un merveilleux travail lié à la persévérance scolaire », voilà comment Joé Juneau qualifie le déploiement du projet-pilote à Perce-Neige. S’il tient à remercier et à féliciter l’équipe-école, nous a-t-il dit, c’est qu’elle s’est investie « pour les vraies bonnes raisons », soit le développement des enfants. « Indépendamment des résultats scolaires pour le reste de la saison, […] il faut tout d’abord reconnaître tout le travail accompli à date avec les succès que leur apport collectif a pu aider à récolter à l’intérieur de ce programme », a fait savoir celui pour qui les retombées positives qui en découlent vont au-delà des notes.
Il importe de souligner qu’en plus de l’école Perce-Neige, la Ville de Pont-Rouge, l’association de hockey mineur, la Commission scolaire de Portneuf et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport sont autant de partenaires du programme. Ajoutons finalement que le projet-pilote a notamment été implanté grâce au travail de l’entraîneur-instructeur et enseignant en éducation physique Yves Bertrand.
Joé Juneau et trois jeunes joueurs lors d’une pratique tenue à l’aréna de Pont-Rouge