Absence d’un TACO dans Portneuf : le comité interpelle le CA du CIUSSS

Absence d’un TACO dans Portneuf : le comité interpelle le CA du CIUSSS

Le 14 novembre, le conseil d’administration du CIUSSS de la Capitale-Nationale tenait sa séance régulière au centre multifonctionnel Rolland-Dion de Saint-Raymond. Le comité de sauvegarde des soins de santé dans Portneuf en a profité pour interpeller les membres du CA sur l’absence d’un appareil de tomodensitométrie (TACO) dans la MRC. 
L’absence d’un TACO est un sujet sensible, qui préoccupe les Portneuvois depuis maintenant plusieurs années. Le comité de sauvegarde des soins de santé en a fait son principal cheval de bataille.
L’un de ses membres, Jacquelin Genois, s’est exprimé au centre multifonctionnel mardi dernier. Tout en reconnaissant les efforts réalisés par le CIUSSS pour doter l’hôpital régional de Portneuf de nouveaux services, il a déploré l’absence d’un TACO.
« Nous n’avons pas jeté l’éponge concernant ce sujet, a-t-il lancé. Nous les Portneuvois, nous ne comprenons pas pourquoi il faut se battre à ce point pour doter l’hôpital régional d’un équipement essentiel et indispensable à la réalisation de sa mission. »
M. Genois a notamment rappelé qu’en septembre 2016, 21 000 personnes, soit près de 40 % de la population de la MRC, avaient signé une pétition afin d’obtenir un TACO. Il a également mentionné que la communauté portneuvoise avait recueilli les fonds nécessaires pour l’achat de l’appareil.
Le comité rejette l’argument du coût de fonctionnement
« Le refus du ministre de l’implantation d’un TACO dans Portneuf s’appuie notamment sur l’argument d’un coût annuel de fonctionnement de 500 000 dollars, indique Jacquelin Genois. On oublie cependant les économies qui pourraient être réalisées à plusieurs niveaux. »
Parmi ces économies, le comité avance celle du transport ambulancier, qui se situerait entre 400 000 et 700 000 dollars par année selon M. Genois, ou encore celle au niveau des ressources humaines.
Le comité mentionne également que présentement, pour un examen de TACO, il faut se déplacer à Québec et donc payer des frais reliés à l’essence, au stationnement, à la nourriture ou encore à l’accompagnement.
«  Toutes ces économies sont difficiles à évaluer avec précision, mais elles sont néanmoins bien réelles et dépassent aisément les 500 000 dollars évoqués », soutient Jacquelin Genois.
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La dernière séance ordinaire du CA du CIUSSS s’est tenue au centre multifonctionnel de Saint-Raymond. 

L’équité
M. Genois a rappelé au CA du CIUSSS le contexte qui prévaut dans la MRC : « Vous savez très bien que dans Portneuf, il y a des gens très vulnérables, notamment dans le secteur nord-ouest. Ces gens sont souvent âgés, peu scolarisés, démunis à plusieurs égards, seuls, malades et j’en oublie. Ils se privent de soins, car ceux-ci sont pour eux inaccessibles. »
Le membre du comité a ajouté : « Tout le monde n’est pas vulnérable dans Portneuf, mais tous les Portneuvois ont le droit à un service égal aux autres secteurs du territoire de la Capitale-Nationale et de la Belle Province. »
Michel Delamarre, PDG du CIUSSS de la Capitale-Nationale, a tout d’abord remercié le comité de reconnaître les efforts qui ont été entrepris récemment. « Nous avons à cœur les services de proximité et je pense que nous le démontrons avec plusieurs investissements que nous avons réalisés, a-t-il affirmé. Nous travaillons actuellement à rapprocher des services dans Portneuf qui sont tout à fait légitimes. »
M. Delamarre a fait savoir que l’attribution d’équipements tels que le TACO se basait sur des critères objectifs et que la décision revenait au ministre de la Santé. « Je vais rapporter vos préoccupations au ministre », a-t-il assuré.
Rencontre avec le ministre de la Santé
Dans les prochains jours, le comité de sauvegarde des soins de santé prévoit solliciter une rencontre avec Gaétan Barrette.
Dans un communiqué envoyé ce lundi, le comité invite les personnes qui auraient pu vivre des conséquences négatives en raison de l’absence du TACO dans Portneuf à envoyer leurs témoignages.


Couverture médicale et représentativité de la MRC au sein du CA

Lors du CA du CIUSSS le 14 novembre, la question de la couverture médicale du territoire a également été abordée.
Jacques Plamondon, du comité de sauvegarde des soins de santé dans Portneuf, a salué les efforts entrepris concernant les services d’urgence, avec notamment le recours à un médecin dépanneur. « Il n’y a pas eu de découvertures comme c’était le cas par le passé à l’urgence de Saint-Marc-des-Carrières », a-t-il souligné.
M. Plamondon espère toutefois que la solution du dépannage pour faire face à la pénurie de médecins ne sera que temporaire : « Il me semble que l’affection permanente d’un médecin œuvrant sur le territoire serait à privilégier au niveau des urgences ».
Michel Delamarre a confirmé que le nombre de découvertures avait drastiquement chuté par rapport à l’année dernière. « Le mécanisme de dépannage a permis de donner un petit coup de main particulièrement avec l’urgence de Saint-Marc-des-Carrières », a-t-il précisé.
Le PDG a poursuivi : « On a eu des recrutements pendant l’été et au début de l’automne. Il n’y a presque plus de médecins dépanneurs dans Portneuf actuellement et l’on ne veut pas continuer sur un mécanisme de dépannage. Les activités médicales prioritaires, qui permettent de diriger les médecins à des activités obligatoires comme l’urgence sont maintenues, ce qui devrait permettre de nous aider. »
Pour sa part, Daniel Dion, porte-parole du comité, a porté l’attention sur le fait qu’aucun représentant membre de la direction ou membre du CA du défunt CSSS de Portneuf n’était présent dans l’administration du CIUSSS de la Capitale-Nationale, hormis le Dr Gilles Hamel, qui représente la médecine générale. Mario Alain, de la Fondation des services santé et sociaux de Portneuf ne siégera plus comme observateur au CA du CIUSSS.
« Est-ce que le CA du CIUSSS pourrait recommander au ministre de la Santé qu’un siège d’administrateur soit occupé par un représentant de la MRC, dans une spécialité ou une autre ? », a demandé M. Dion.
« Plusieurs personnes en place sont nommées par le ministre et d’autres en interne par des collèges électoraux, a répondu M. Delamarre. Les membres du CA sont nommés pour trois ans et devront être renommés au mois de septembre de l’année prochaine. Ce que je peux faire, c’est transmettre votre préoccupation auprès du ministre et si jamais un poste se libère, nous garderons votre requête à l’esprit. »
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