La chapelle du lac Sept-Îles n’est plus

La chapelle du lac Sept-Îles n’est plus

Désacralisée puis vendue à la Ville de Saint-Raymond, la chapelle Notre-Dame-de-l’Assomption a finalement été démolie dans la semaine du 3 juillet. Des résidents du lac Sept-Îles étaient présents sur place afin de faire un dernier adieu à ce petit bout du patrimoine.

Il est 7 h 30. Les engins de démolition sont déjà là, prêts à opérer. Deux grues se positionnent de chaque côté de l’édifice religieux, afin de faire tomber le clocher. Celui-ci oppose une résistance farouche jusqu’à 4 h de l’après-midi. Sa chute sonne le glas pour le reste de la chapelle, qui ne tarde pas être entièrement détruite.

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Le clocher de la chapelle a opposé une sérieuse résistance (photo : Vincent Caron).

Plusieurs résidents des environs sont venus assister à la disparition du bâtiment. Parmi eux se trouvent plusieurs membres de la famille Beaupré, l’une des premières familles à s’être installée durablement au lac Sept-Îles dans les années 1930.

Marthe Beaupré raconte : « Mon père fleurissait la chapelle chaque dimanche. Il installait également la crèche de Noël. Pour ma part, je me souviens avoir assisté à de très belles messes de minuit. J’ai passé beaucoup de temps à nettoyer le plancher bénévolement. »



Pour Vincent Caron, membre de l’Association des propriétaire du lac Sept-Îles (APLSI) et présent lors de la démolition, il s’agit de la perte d’un symbole fort du lac, mais également d’un repère : « Les bateaux se repéraient grâce au clocher de l’édifice. »

Une chapelle vieille de 77 ans

Le 2 juillet 1940, les résidents du lac Sept-Îles, au nombre de 75 familles environ, demandent à l’Archevêché de Québec la permission d’ériger la chapelle sur les bords du lac. En effet, l’assistance à la messe sur l’île Nadeau devenait de plus en plus difficile, vu le manque d’espace pour les fidèles.

La chapelle est érigée sur le terrain acheté à Aurélius Plamondon. Paul Beaupré a préalablement défriché l’endroit et construit un quai de 150 pieds de longueur. Barth Bourassa se charge pour sa part des matériaux de construction. Georges Rousseau, enfin, dresse les plans du bâtiment.

L’édifice religieux ne sert à ses débuts qu’aux seules fins du culte, excluant les célébrations de mariages et de sépultures. En 1964, la chapelle est agrandie et reculée vers intérieur des terres.

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Vue aérienne de la chapelle, du club nautique, et des chalets avoisinants.

Reflet de la générosité des résidents du lac Sept-Îles, Notre-Dame-de-l’Assomption est proprette, pourvue d’ornements sacerdotaux et de différents articles pour la décoration de l’autel.

Décrépitude, vente et démolition

Ces dernières années, la chapelle tombe en décrépitude, la Fabrique ne disposant plus des moyens nécessaires pour l’entretenir.

Dans la base de données patrimoniales de la MRC de Portneuf, on peut lire concernant l’état de la chapelle en 2014 : « Le bâtiment présente un aspect négligé redevable au manque d’entretien. Le revêtement extérieur de papier goudronné est usé de même que celui de la toiture. Plusieurs composantes en bois manquent de peinture. La végétation est envahissante et aurait besoin d’être mieux entretenue. »

L’année dernière, la Fabrique retire la cloche, les vitraux et les objets ayant une valeur religieuse. Les bancs sont vendus à la population. On en retrouve d’ailleurs aujourd’hui sur la galerie de l’ancien couvent des Sœurs de la Charité, dans le centre-ville de Saint-Raymond.

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L’intérieur de la chapelle pendant sa démolition (photo : Vincent Caron).

Après deux ans de négociation entre la Fabrique et l’APLSI, c’est finalement la Ville de Saint-Raymond qui acquiert le terrain et le bâtiment, pour la somme de 180 000 $.

« Nous avions essayé de nous porter acquéreurs, mais c’était au-dessus de nos moyens, explique M. Caron de l’APLSI. De plus, il aurait fallu procéder à d’importants travaux de rénovation. »

La Ville prend la décision de démolir le bâtiment, celui-ci n’étant pas viable économiquement. Le terrain restant est divisé en trois : deux terrains vendus à des particuliers pour du développement unifamilial et un troisième pour un stationnement, dont la construction a déjà débuté.

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