Voyage humanitaire au Nicaragua : « une expérience enrichissante »
Toutes et tous sont revenus changés. C’est le constat que fait l’enseignante en éthique et culture religieuse Dominique Chabot, qui a accompagné un groupe de 16 étudiantes et étudiants de l’école secondaire Louis-Jobin dans le cadre d’un voyage humanitaire dans l’île d’Ometepe, au Nicaragua.
C’est auprès de la communauté de cette île de l’immense lac Nicaragua que les 13 filles et 3 garçons du voyage ont vécu le plus gros de leur expérience de travail humanitaire, entre le 29 février et le 9 mars.
Enlèvement de pierres sur la plage, plantation d’arbres fruitiers, arrosage (on était en pleine période de sécheresse), désherbage, peinture, fabrication d’une structure de métal pour du béton armé, ensachage de thé, telles sont les tâches auxquelles les élèves de secondaires 4 et 5 se sont livrés.
Parfois par des températures dépassant facilement les 30 degrés, les journées de travail devaient être interrompues comme c’est la coutume locale, entre 11h et 14h puisqu’il fait trop chaud à ce moment du jour.
Une expérience enrichissante, affirme l’enseignante. Expérience qui, on s’en doute, a débuté par un sérieux choc culturel pour les jeunes participants âgés de 15, 16 et 17 ans, et qui en étaient à leur premier voyage humanitaire, et dans certains cas, à leur premier voyage.
Rencontrés en entrevue en compagnie de Mme Chabot, William Bédard et Julien St-Onge, ont vécu un enrichissement personnel important dans cette incursion dans une vie bien loin de notre confort de tous les jours.
Température, conditions de vie (ils vivaient dans les familles de la communauté), nourriture, autant de choses auxquelles il fallait s’adapter. Là-bas, les gens ne vivent que pour apprécier la vie, dénote Julien St-Onge.
Les visiteurs ont pu goûter de nouveaux plats, comme le « gallo pinto », à base de haricots, et ont même eu l’occasion d’apprendre à confectionner les « nacatamales », un plat à base de maïs, viande, légumes et riz, servi pour les occasions spéciales, notamment à Noël.
Dominique Chabot a constaté une forte évolution des personnalités, surtout chez les garçons. Elle remarque, par exemple, que William a pris confiance en lui d’une façon remarquable, même chose pour Julien, qui après un début plus timide a fini par prendre sa place.
« Je les ai vus évoluer, et si le voyage a permis de développer ça, c’est beaucoup », affirme l’enseignante.
Pour l’ensemble des élèves, le sens des responsabilités sociales et écologiques s’est aiguisé. En plus du volet travail, les jeunes ont eu l’occasion de faire du tourisme.
Certaines des visites ont été marquantes. Par exemple l’ancienne prison El Coyotepe à Granada. Cette forteresse datant de la fin du 19e siècle fut transformée en prison sous le régime Somoza vers le milieu du 20e siècle. Quelque 800 prisonniers politiques opposés au régime y ont subi les pires sévices. Une visite dérangeante sans doute, et qui suscite réflexion et discussion.
Il y a eu des moments bien plus réjouissants, comme celui-ci. Dans ce pays où on dénombre 25 volcans, les jeunes voyageurs ont pu y découvrir un sport original, celui de la luge volcanique dans les cendres fines du volcan Cerro Negro (colline noire), près de Leon.
Il va sans dire que tout ce beau monde a dû apprendre à se débrouiller en espagnol, une langue qu’ils connaissaient peu, on s’en doute. Outre Mme Chabot, le groupe était également accompagné de l’enseignante d’espagnol Sandra Laura Boissonnault.
Le groupe a aussi tissé de forts liens avec son guide nicaraguéen. Le moment de repartir a été fort émotif.
En terminant, Dominique Chabot veut souligner la collaboration essentielle des élèves et enseignants du programme FPT, qui ont fait le pain vendu par les participants afin d’assurer une partie du financement.
Le groupe au sommet du volcan Mombacho, derrière eux, la ville de Granada
Préparation de sachets de thé au centre communautaire de la communauté
Au sommet du Cerro Negro, avant la descente en luge
Plantation d’arbres fruitiers à l’école primaire
Réalisation d’un comptoir en béton armé
Cadeau fait à l’école primaire
Plantation d’arbres fruitiers à l’école primaire