Parti conservateur du Québec: des coupures de 3 milliards

Parti conservateur du Québec: des coupures de 3 milliards

Luc Harvey, le chef du Parti conservateur du Québec, était en visite dans Portneuf le mardi 14 août. C’est la deuxième fois cette année, et la première depuis le lancement de la campagne électorale, qu’il venait appuyer sa candidate dans la circonscription : Sylvie Gagné.

 
Les deux représentants du Parti conservateur du Québec ont voyagé dans la région et ont profité de l’occasion pour visiter plusieurs entreprises locales.
 
Affirmant que les médias nationaux ont fait le choix de boycotter sa campagne, Luc Harvey a profité d’une rencontre avec les médias régionaux pour réitérer les engagements du « seul parti de droite au Québec ». Les conservateurs souhaitent donc implanter un registre public des prédateurs sexuels, un rapport d’impôt unique et se déclarent en défaveur du registre des armes à feu.
 
L’un des chevaux de bataille de Luc Harvey, c’est la dette. La dette publique s’élève à plus 252 milliards de dollars au Québec, rappelle-t-il. Une des raisons qu’il invoque pour justifier la réduction de l’état qu’il estime nécessaire.
 
Austérité
 
Selon Luc Harvey, le Québec « s’en va dans le mur » à cause de sa dette publique. Le chef conservateur était présent en Europe lors de l’explosion de la crise de la dette grecque et, selon lui, le Québec doit prendre des mesures pour ne pas se retrouver dans la même situation que le petit pays méditerranéen.
 
Selon lui, il importe de prendre des mesures pour réduire les dépenses de l’état. Il propose une réforme du système de santé qui, selon lui, comporte trop d’administrateurs par rapport au nombre de professionnels de la santé. « « On pourrait facilement couper de 30 000 fonctionnaires », n’hésite-t-il pas à dire. « La Régie de l’assurance-maladie, c’est quoi son mandat numéro un : c’est de faire de l’administration ou de nous donner des soins », demande-t-il?
 
Il soutient aussi qu’un système mixte en santé permettrait de réaliser d’importantes économies. Luc Harvey affirme ainsi être en mesure de réduire de trois milliards de dollars les dépenses de l’état québécois.
 
Les mesures proposées par Luc Harvey ont beaucoup en commun avec les « mesures d’austérité » qui ont été imposées à la Grèce par les instances supranationales européennes (coupes dans la fonction publique, réformes structurelles, privatisation totale ou partielle dans certains secteurs). Rappelons que, avec du recul, plusieurs observateurs ont admis que les mesures d’austérité, loin de régler le problème, avaient plongé la Grèce plus avant dans la crise, entraînant à sa suite l’Italie, l’Espagne et d’autres. Comme l’a résumé le récipiendaire du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les mesures d’austérité, loin d’encourager la croissance, « se traduisent par une baisse de la demande, ce qui entraîne une diminution de la production et une hausse du chômage » qui, à son tour, crée une baisse de la demande.
 
À cela, monsieur Harvey répond que les coupures dans l’administration publique seront, selon lui, rééquilibrées par une hausse du nombre d’emplois pour les professionnels de la santé et que cela ne provoquera pas une hausse du taux de chômage. « L’objectif, ce n’est pas de mettre 30 000 personnes à la porte, l’objectif c’est de convertir 30 000 personnes qui forment l’administration en 30 000 personnes qui peuvent donner des soins », nous a-t-il répondu. Admettant qu’on ne pouvait prendre un professionnel en administration et en faire un professionnel de la santé, il a dit compter sur le secteur privé pour absorber le surplus de chercheurs d’emploi. « Et il y a d’autres métiers », a-t-il ajouté.
 
Le PCQ espère pouvoir présenter plus de cinquante candidats aux élections du 4 septembre.



Luc Harvey et Sylvie Gagné ont répondu aux questions des journalistes.

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